2025 : parution du roman Paula, d'Ann-Christin Antell, chez Hachette.
2025 : parution du Livre rouge des ruptures, de Pirkko Saisio, chez Robert Laffont.
11/2024 : festival Les Boréales (Caen), avec Sofi Oksanen, Petra Rautiainen, Pirkko Saisio et Niillas Holmberg.
09/2024 : parution du roman Martta, d'Ann-Christin Antell, chez Hachette.
09/2024 : parution d'un roman d'Iida Turpeinen aux éditions Autrement.
09/2024 : parution d'À contre-jour, de Pirkko Saisio, chez Robert Laffont.
18/05/2024 : lecture concertante autour d'Espars (Citadelle Saint-Elme, Villefranche-sur-Mer).
02-03/05/2024 : représentations de Vincent River de Philip Ridley à Asnières (Compagnie SansElixir).
10/04/2024 : parution du roman Jenny, d'Ann-Christin Antell, chez Hachette (1er volume de la trilogie Trois femmes de la Baltique).
03/2024 : parution en CD du cycle Les sots et les sages, d'Henri-Claude Fantapié (notamment sur des textes d'Uuno Kailas), par Sophie Pattey et Marie-Christine Marella, chez Chanteloup Musique.
20/03/2024 : lecture concertante autour d'Espars (Cannes).
18/03/2024 : rencontre autour des mammifères marins dans les romans de Petra Rautiainen et d'Iida Turpeinen ainsi que dans Espars, à l'initiative de la Rivieran Suomi-seura (Nice).
15/03/2024 : réédition d'Un pays de neige et de cendres, de Petra Rautiainen, chez Points.
15/03/2024 : parution de La mémoire des mers, roman de Petra Rautiainen, au Seuil.
03-05/2024 : représentations de Vincent River de Philip Ridley à Paris (nouvelle production, La Porteuse d'Eau).
23-25/02/2024 : représentations de Vincent River de Philip Ridley à Paris (nouvelle production, Compagnie SansElixir).
16/02/2024 : parution de La femme grenouille, roman de Niillas Holmberg, au Seuil.
11/01/2024 : parution du Plus petit dénominateur commun, de Pirkko Saisio, chez Robert Laffont.
02/12/2023 : mercat leterari de Calèna (Nissa).
25-26/11/2023 : salon du livre des Essarts-le-Roi (Yvelines).
11/2023 : parution en avant-première de Lazaret, poème épique en mètre irrationnel, à Nice.
10/11/2023 : lecture concertante autour d'Espars (Nice).
08/11/2023 : parution de Deux fois dans le même fleuve, essai de Sofi Oksanen, chez Stock.
02-03/11/2023 : "Luovus" de Niillas Holmberg avec l'orchestre du Centre national des Arts (Ottawa).
28-29/10/2023 : salon du livre à Colmars.
24/10/2023 :Les sots et les sages, cycle de mélodies trilingue d'Henri-Claude Fantapié (notamment sur des textes d'Uuno Kailas), par Sophie Pattey et Marie-Christine Marella, à L'Accord Parfait (Paris 18e).
30/09/2023 : remise du prix Méditerranée "poésie" pour Espars à Perpignan.
23/08/2023 : réédition de Sans toucher terre, d'Antti Rönkä, chez Rivages Poche.
12/08/2023 : extraits d'Espars (lecture concertante) en la chapelle Notre-Dame de la Menour (Moulinet).
07/2023 : festival littéraire à Lectoure (Gers) sur le thème du Grand Nord (poésie komie et décolonialisme same).
06/2023 : réédition d'Une soirée de toute cruauté, de Karo Hämäläinen, chez Babel noir.
06/2023 : parution d'Elisabet, poèmes de Miki Liukkonen, au Castor Astral.
04/2023 :Prix Méditerranée poésie 2023 pour Espars.
03/2023 : parution d'Espars, poème épique en mètre irrationnel, aux éditions du Ver à Soie, avec des illustrations originales d'Elza Lacotte.
03/2023 : parution de Racines, recueil de poèmes en mètre irrationnel, à Nice.
02/2023 : réédition du Parc à chiens, de Sofi Oksanen, au Livre de Poche.
10/2022 : représentations de Purge de Sofi Oksanen à Bordeaux, par la compagnie Le Meilleur des Mondes.
09-10/2022 :Festival Vo-Vf, Paris et Gif-sur-Yvette.
09/2022 : parution de l'article "Luiza Potolycina et son mari – L’œuvre komie d’Aleksandr Rekemčuk" dans la revue Études finno-ougriennes.
04/2022 : parution du Vocalisateur ébaubi à Nice.
03/2022 : tribune de Sofi Oksanen sur la finlandisation dans Le Monde.
03/2022 : parution du roman Un pays de neige et de cendres, de Petra Rautiainen, au Seuil.
03/2022 : à l'occasion de la présidence française de l’UE, parution d'un article de Sofi Oksanen dans le recueil collectif Le Grand Tour (Grasset).
02/2022 :Lo Peolh Revengut, edicion promiera.
02/2022 : à l'occasion du Printemps des Poètes, présentation d'Espars dans l'anthologie Là où dansent les éphémères (Le Castor Astral).
11/2021 :Les sots et les sages, cycle de mélodies trilingue d'Henri-Claude Fantapié (notamment sur des textes d'Uuno Kailas), par Sophie Pattey et Marie-Christine Marella à L'Accord Parfait (Paris 18e).
10/2021 : reprise de Purge de Sofi Oksanen par la compagnie Le Meilleur des Mondes.
10/2021 : parution d'un poème d'Aaro Hellaakoski en exergue d'un ouvrage de Pentti Sammallahti, aux éd. Xavier Barral.
10/2021 :un épisode de la série H24 écrit par Sofi Oksanen ; diffusion sur Arte et parution en recueil collectif chez Actes Sud.
07/2021 : parution d'une anthologie de poésie komie, en collaboration avec Yves Avril, aux éd. Paradigme.
07/2021 : création d'Innocence, opéra de Kaija Saariaho sur un livret de Sofi Oksanen & Aleksi Barrière, au festival d'Aix-en-Provence ; diffusion sur Arte Concert.
05/2021 : réédition au Livre de Poche du recueil d'Ursula K. Le Guin Aux douze vents du monde, avec en exergue le poème d'AE Housman duquel il tire son titre.
04/2021 :rencontre avec Miki Liukkonen à l'initiative de l'Ambassade de Finlande à Paris.
04/2021 :représentations de Vincent River de Philip Ridley à Bertrix (Luxembourg belge). (reporté)
04/2021 :Une jupe trop courte de Sofi Oksanen @ Points Poésie.
04/2021 :Le parc à chiens de Sofi Oksanen @ Stock.
03/2021 :"La reconciliacion pantaiada", analyse de tableau @ Cultura Viva.
03/2021 : chronique hebdomadaire sur Cultures Sauvages.
01/2021 : réédition de Sœurs de cœur, de Salla Simukka, au Livre de Poche.
01/2021 : parution d'Espars, poème épique en mètre irrationnel, à Nice.
01/2021 : parution du roman O, de Miki Liukkonen, au Castor Astral.
01/2021 : parution du roman Sans toucher terre, d'Antti Rönkä, aux éd. Rivages.
12/2020 :"Jeff d'en Bellet", chronique sur Thomas Jefferson @ Cultura Viva.
11/2020 :Démocratie au temps du choléra : Herzen et Garibaldi à Nice autour de 1848, conférence-concert avec Nadia Metlov & Hélène Grabowska-Metlov à la bibliothèque Louis-Nucéra, Niceen ligne.
11/2020 :lecture de poèmes de Caj Westerberg dans le cadre de l'expo Sammallahti.
10/2020 : présentation de l'Anthologie de la poésie komie à Syktyvkar ("Journée des peuples finno-ougriens", Bibliothèque nationale de Komi).
09/2020-05/2021 : exposition de poèmes de Caj Westerberg à Nice (musée Charles Negre, expo Miniatures de Pentti Sammallahti).
08/2020 : Congressus XIII Internationalis Fenno-Ugristarum, Universität Wien. (reporté)
07/2020 : création d'Innocence, opéra de Kaija Saariaho sur un livret original de Sofi Oksanen, au festival d'Aix-en-Provence. (reporté)
08/2020 : parution d'un poème d'AE Housmandans le roman graphique L'accident de chasse (Carlson & Blair, éd. Sonatine ; prix Ouest-France-Quai des bulles 2020 ; fauve d'or au festival d'Angoulême 2021 ; grand prix des lectrices de Elle 2021).
05/2020 : collaboration à la revue Books à propos de l'actualité littéraire finlandaise.
03/2020 :1er prix ex-æquo au concours de traduction poétique organisé par l’Inalco et l’Ambassade d’Estonie.
03/2020 : représentations de Purge, de Sofi Oksanen, à Angoulême (compagnie Le Meilleur des Mondes).
02/2020 : concerts à Neuchâtel, avec des poèmes d'AE Housman.
02/2020 : parution du roman Le papillon de nuit, de Katja Kettu, chez Actes Sud.
11/2019 : réédition de Ils ne savent pas ce qu'ils font, de Jussi Valtonen, au Livre de Poche.
11/2019 : Conférence sur les langues autochtones de l’Europe, Institut finlandais & Inalco, Paris.
10/2019 : parution de "Ni scandinaves, ni slaves : des voix originales d'Europe du Nord", préface à Ma muse n’est pas à vendre, poèmes d'Ivan Kouratov choisis et traduits par Yves Avril, éd. Paradigme.
08/2019 : présentations de Lever de rideau sur le pays komi dans le cadre du 15e Congrès des littératures finno-ougriennes, Kolozsvár, Roumanie.
05/2019 : parution d'Une soirée de toute cruauté, de Karo Hämäläinen, chez Actes Sud (coll. Actes noirs).
03/2019 : réédition en Folio du roman d'Anna Hope La salle de bal, avec des vers d'AE Housman.
03/2019 : présentations de Lever de rideau sur le pays komi à Genève.
02/2019 : réédition au Livre de Poche du roman de Kate Atkinson L'homme est un dieu en ruine, avec des vers d'AE Housman.
01/2019 : parution de Sœurs de cœur, de Salla Simukka, chez Hachette.
12/2018 : présentations de Lever de rideau sur le pays komi à Paris.
11/2018 : lecture publique de la pièce Purge de Sofi Oksanen à Cognac.
11/2018 : présentations de Lever de rideau sur le pays komi à Nice, à Moscou et en République de Komi (Syktyvkar et région de Körtkerös).
08/2018 : parution de Lever de rideau sur le pays komi, L'Harmattan & Adéfo, coll. "Bibliothèque finno-ougrienne".
05/2018 : parution d'un poème d'AE Housman en exergue du recueil d'Ursula K. Le Guin Aux douze vents du monde (Le Bélial'), qui en tire son titre.
05/2018 : réédition de Norma, de Sofi Oksanen, au Livre de Poche.
05/2018 : parution d'un article de Sofi Oksanen au Nouveau Magazine Littéraire, mai 2018.
03-04/2018 : représentations de Vincent River de Philip Ridley au Théâtre Ouvert Luxembourg.
01/2018 :Cent ans de musique et de poésie entre Nice et Finlande, concert-lecture autour d’Armas Launis et d’Uuno Kailas, Nice, bibliothèque Louis-Nucéra.
11/2017 : "L’imaginaire national finlandais à l’épreuve du centenaire - Un regard du XXIe siècle sur la poésie patriotique d’Uuno Kailas", dans le cadre du colloque Révolutions russes ; images et imaginaire en Russie et en France, Nice.
11/2017 : lecture d'extraits de la pièce Purge de Sofi Oksanen au Théâtre de l'Atalante (Paris) dans le cadre des rencontres Traduire - Transmettre.
10/2017-01/2018 : reprise des Cornes d'Alexeï Popov au Théâtre de l'Impasse (+ en tournée le 07/10 à Saint-André, le 27/10 à Falicon, les 13-14/01 à Vence).
09/2017 : réédition de Norma de Sofi Oksanen en grands caractères (éd. Voir de Près).
08/2017 : parution de l'article "Une comédie komie – Adaptations et mises en scène niçoises d'un théâtre minoritaire de Russie", dans la revue bretonne Klask, n° 11.
08/2017 : "Are Finns ashamed of their independence? - A 21st century look at Uuno Kailas’ patriotic poetry", dans le cadre du 14e Congrès des littératures finno-ougriennes, Tartu, Musée national d'Estonie.
08/2017 : "Garibaldi und Nizza – ein Epos zwischen Frankreich und Italien", dans le cadre du 4e colloque de la Garibaldi Gesellschaft, Kirchberg, Sachsen.
06/2017 : parution de vers d'AE Housman dans le roman d'Anna Hope La salle de bal (Gallimard).
06/2017 : représentations des Cornes d'Alexeï Popov à Châteauneuf-Villevieille.
04/2017 : représentations des Cornes d'Alexeï Popov (Nice, Théâtre de l'Impasse).
03/2017 : parution de Norma, de Sofi Oksanen, chez Stock.
01/2017 : parution de vers d'AE Housman dans le roman de Kate Atkinson L'homme est un dieu en ruine (JC Lattès).
01/2017 : parution de Ils ne savent pas ce qu'ils font, de Jussi Valtonen, chez Fayard.
12/2016 : "Une comédie komie – Adaptations et mises en scène niçoises d'un théâtre minoritaire de Russie", dans le cadre d'une journée d'étude à l'université Rennes 2.
08/2016 : parution du Récif, de Seita Vuorela-Parkkola, chez Actes Sud Junior.
08/2016 : expo sur le pays komi dans les livres étrangers, Bibliothèque nationale de la République de Komi, Syktyvkar.
06/2016 : réédition des Chants des forêts de Nikolai Abramov à la Bibliothèque nationale de la République de Carélie.
01/2016 : présentation de Uuno Kailas de Heinola à Nice au Centre de Documentation Provençale (Bollène).
11/2015 : parution de Noir comme l'ébène, de Salla Simukka, chez Hachette et au Livre de Poche.
10/2015 :Uuno Kailas de Heinola à Nice – Cent ans de musique et de poésie entre Nice et Finlande, concert-lecture à Helsinki.
10/2015 :Sofi Oksanen à Nice, rencontre avec Sofi Oksanen et Miquèu de Carabatta à Helsinki autour de Quora despareissèron lu colombs.
09/2015 : première de la pièce d'Alexeï PopovLes cornes par la compagnie La Chance du Débutant (au Théâtre National Komi, Syktyvkar).
09/2015 : réédition de Baby Jane, de Sofi Oksanen, au Livre de Poche.
09-12/2015 : résidence de traduction à l'HCAS (Helsinki).
05/2015 : parution de Blanc comme la neige, de Salla Simukka, chez Hachette et au Livre de Poche.
03/2015 : parution du poème de Nina Obrezkova "Un jour tu rentreras chez toi", à Syktyvkar (brochure réunissant des traductions du même texte dans 14 langues différentes).
03/2015 :Destination Russie (Châtenay-Malabry), festival consacré à la République de Komi, à l'initiative de l'association MIR Franco-Russe.
02/2015 : présentation des Colombs à Aix-en-Provence.
01/2015 : réédition en Points Seuil du roman de Sam Millar Les chiens de Belfast, avec des vers d'AE Housman.
01/2015 : parution de l'article "La parenté finno-ougrienne dans la littérature komie : héritage commun ou influences récentes ?" dans la revue Études finno-ougriennes.
12/2014 : 1é mercat leterari de Calèna (Nice)
11/2014 : parution de Rouge comme le sang, de Salla Simukka, chez Hachette et au Livre de Poche.
09/2014-01/2015 : exposition de travaux généalogiques et historiques à Nice (musée Masséna, expo La marqueterie niçoise).
06/2014 : réédition en Point Seuil du recueil de nouvelles d'Alice Munro Trop de bonheur, avec des vers d'AE Housman.
05/2014 : parution de Baby Jane, de Sofi Oksanen, chez Stock.
04/2014 : réédition de Quand les colombes disparurent, de Sofi Oksanen, au Livre de Poche.
03/2014 : parution de La Sage-femme, de Katja Kettu, chez Actes Sud.
03/2014 : parution (en russe) d'une interview, de la nouvelle Le mur et de l'article "M.N. Lebedev et la satire politique du monde contemporain" dans la revue Арт.
02/2014 : Semaine komie à Nice.
01/2014 : parution de vers d'AE Housman dans le roman de Sam Millar Les chiens de Belfast (Seuil).
12/2013 : "Quora despareissèron lu colombs: translating a Finnish bestseller to a minority language of France" (Université de Helsinki, colloque Language revitalization in a Russian and European context: Exploring solutions for minority language maintenance).
11/2013 : présentation des Colombs en Iamal (Salekhard, 12e Congrès des littératures finno-ougriennes).
11/2013 : "Кыдзи вуджöдiсны Савинлысь гижöдъяссö" ["Traduire Savine"] (Académie des Sciences de Russie, Syktyvkar, colloque Savine).
11/2013 : "Entre Savoie et Romanov : la famille niçoise Michaud de Beauretour – Une synthèse complétée par des données inédites" (Beaulieu-sur-Mer, colloque Romanov).
06/10/2013 : présentation des Colombs au Festival du Livre de Mouans-Sartoux.
09/2013 : "The role of drama in the construction of national identities in the Ural-Volga area, through examples of Finno-Ugric interaction" (colloque "Oural-Volga", Samara).
08/2013 : présentation des Colombs à Annot.
06/2013 : parution de "La langue marie au théâtre et à l'opéra – Survol d'un genre littéraire prolifique" dans le volume collectif Les Maris – Un peuple finno-ougrien de Russie centrale.
01/06/2013 : lecture et table ronde avec Joni Pyysalo (Nuit de la Littérature, Paris).
22/05/2013 : présentation des Colombs à Contes.
05/2013 : parution de Quand les colombes disparurent, de b>Sofi Oksanen, chez Stock.
02/05/2013 : rencontres avec Sofi Oksanen au lycée Calmette, à la bibliothèque Louis Nucéra et à la librairie Jean Jaurès (Nice).
04/2013 : parution de vers d'AE Housman dans le recueil de nouvelles d'Alice Munro Trop de bonheur (L'Olivier).
04/2013 : parution de Quora despareissèron lu colombs, de Sofi Oksanen, à l'IEO.
04/2013 : réédition des Vaches de Staline, de Sofi Oksanen, au Livre de Poche.
03/2013 : première de la pièce Purge à Fontenay-sous-Bois.
03/2013 : interventions en Maths spé (Eucalyptus) et à la fac de lettres (Université de Nice).
02/2013 : parution de Sondage au pif, de Mikko Rimminen, chez Actes Sud.
12/2012 : projection d'Uzy-Bory (Les Fraises) à l'Inalco, Paris.
12/2012 : "Les trois âges du cinéma oudmourte", dans le cadre des Journées oudmourtes (quatrièmes journées finno-ougriennes de l'Adéfo)
11/2012 : colloque "Guerres et paix", Nice.
10/2012 : semaine de la langue et des lettres russes à Nice (MUSEAAV).
10/2012 : "Littérature sans frontière", île de Ré.
10/2012 : "M.N. Lebedev et la satire politique du monde contemporain" (colloque M.N. Lebedev, Körtkerös, Komi).
06/2012 : congrès international des traducteurs de littérature finlandaise à Helsinki.
05/2012 :Vincent River à Riedisheim.
04/2012 :Vincent River à Liège.
04/2012 : rencontre avec les lecteurs à Lons-le-Saunier et Arinthod (Jura).
03/2012 : lecture bilingue de poèmes komis à la Bibliothèque nationale de Komi, Syktyvkar.
03/2012 : colloque Dialectes décisifs, langues prototypiques, Sorbonne Nouvelle.
02/2012 : parution de bonus sur le site de Sofi Oksanen au Livre de Poche.
02/2012 : réédition de Purge, de Sofi Oksanen, au Livre de Poche.
2011 : parution de "Билингвизм в коми и нисартском театрах: Нёбдiнса Виттор и Франсис Гаг" dans des volumes collectifs à Syktyvkar et à Saransk.
11/2011 : lecture de poèmes de Nikolai Abramov dans le cadre des Journées fenniques (troisièmes journées finno-ougriennes de l'Adéfo).
11/2011 : parution des Chants des forêts, de Nikolai Abramov, traduits du vepse (éd. Adéfo).
10/2011 : parution de "Mises en scène d’une identité non slave de Russie : le théâtre komi dans un monde russe en mutation" // Revue russe, n° 36.
10/2011 : parution de "Les nouveaux héros nationaux dans le théâtre komi post-soviétique" // Slovo, n° 36.
09/2011 : parution des Vaches de Staline, de Sofi Oksanen, traduit du finnois (éd. Stock).
22/05/2011 : représentation de Ode à l'amour, spectacle de Vihtori Rämä et Tuukka Vasama sur des poèmes de Tuomas Timonen (en finnois avec sous-titres), au Festival "Printemps d'Europe", Lyon.
05/2011 : "Il faut partir pour Paris", de Sofi Oksanen, in Paris en Cosmopolite, Stock (hors commerce).
25/03/2011 : "La parenté finno-ougrienne dans la littérature komie : héritage commun ou influences récentes ?" (colloque Littératures finno-ougriennes : regards croisés, Institut Finlandais, Paris).
17-19/03/2011 : Salon du livre, Paris (manifestations à l'Institut suédois et à la Médiathèque de Boulogne-Billancourt).
03/2011 : parution de L'amour du lion berbère, de Daniel Katz, traduit du finnois (éd. Gaïa).
10/02/2011 : projection de Of Time and the City, de Terence Davies, au Forum des Images, Paris (sous-titré de l'anglais en collaboration avec Emmanuel Denizot).
09/02/2011 : "Observations sur le bilinguisme dans les théâtres komi et niçois – L’exemple de Ńobdinsa Vittor et Francis Gag" (Colloque de l'Université de Syktyvkar).
01/2011 : parution de "Kuratov de Serge Noskov – Écrire un opéra national au XXIe siècle" (avec Henri-Claude Fantapié) // Études finno-ougriennes, n° 42.
01/2011 : parution de Ńobdinsa Vittor et Francis Gag – Le théâtre au service de la langue (éd. Serre).
01/2011 :Purge, de Sofi Oksanen : parution du livre audio chez Audiolib, lu par Marianne Épin.
25/11/2010 : "Ilľa Vaś and Komi legends" (Colloque "В.И. Лыткин: грани наследия", Université de Syktyvkar).
11/2010 : parution de Kört Aïka et autres légendes komies, poèmes épiques traduits du komi (éd. Adéfo).
11/2010 : "La langue marie au théâtre et à l'opéra", à l'Institut hongrois de Paris, dans le cadre des Journées maries (deuxièmes journées finno-ougriennes de l'Adéfo).
11/2010 : Prix Femina étranger 2010 attribué à Purge, de Sofi Oksanen.
10/2010 : "Mises en scène d’une identité non slave de Russie : le théâtre komi dans un monde russe en mutation" (Normale Sup Lyon).
08/2010 : parution de Purge, de Sofi Oksanen, traduit du finnois (éd. Stock). Prix du roman Fnac 2010.
— du col de Villefranche au mont Chauve et au cap Ferrat —
Parmi les rares tombes en bon état au cimetière anglais de
Sainte-Marguerite, on ne peut pas manquer de remarquer celle d'un
certain "Sir Ernest James Lennox Berkeley, K.C.M.G., C.B."
(i.e. Commandeur dans l'Ordre de Saint-Michel et Saint-Georges,
Ordre du Bain), d'une propreté éclatante, d'autant plus que la
concession a au moins une double superficie et qu'elle se trouve
juste à côté de la chapelle. Étant un incorrigible mélomane, quand
je vois "Lennox" et "Berkeley" sur une même ligne, je ne peux pas
m'empêcher de me poser des questions. Voici donc quelques réponses
anglo-niçoises.
La Villa des Rochers (1864-1904)
James Charles Harris et Gerhardine von Gall se sont mariés à
Stuttgart le 21 septembre 1858. Devenue britannique par
mariage, Gerhardine s'appelle désormais "Geraldine". Autour de 1864,
ils arrivent de Gênes, où Geraldine a donné naissance à deux enfants
: Anna Lydia en 1862, et Aline Carla en 1863. James a 33 ans. Ils
s'installent à la campagne, sur les hauteurs de Riquier, tout près
du col de Villefranche : Villa des Rochers. J'ignore si James a fait
construire la villa ou s'il a racheté et modifié une ancienne villa
niçoise (ci-contre, emplacement du terrain sur la carte d'état-major des États-Sardes dans les années 1850). En tout cas, le bâtiment présente des caractéristiques
architecturales néogothiques de style anglais.
James est un excellent aquarelliste. Il a appris la peinture à
Londres, notamment à la Royal Naval School. À Nice, il s'empresse de
se perfectionner auprès d'Alexis Mossa.
Le Pont-Vieux, par J. C. Harris.
1865. Naissance d'un troisième enfant, le 7 novembre. On est
optimiste pour la descendance Harris : c'est un garçon ! Il
s'appellera Montagu Cuyler.
Lors du recensement de 1866, on trouve la jeune famille sur
l'ancienne route de Villefranche :
la tante Lydia Bird, rentière d'environ 78 ans ;
le couple Harris, 30 et 24 ans (les enfants ne sont pas
recensés à cette adresse : ils passent sans doute leur petite
enfance aux soins de quelqu'un d'autre, sachant que leurs
parents viennent à peine d'arriver à Nice) ;
Rosa Garabini, cuisinière (veuve de 60 ans) ; Jeanne Garé,
ménagère (34 ans) ; Luigi Miglietti, domestique (40 ans) ;
Sebastiano Gibelli, cocher de 31 ans.
1867. Le petit Monty meurt le 22 octobre. James va le faire
inhumer au cimetière anglais de Sainte-Marguerite, créé cette
année-là sur la colline de Caucade pour les chrétiens réformés. 1868. Mort de la tante Lydia le 29 février. Elle rejoint
naturellement le petit Monty dans la sépulture Harris.
Naissance d'une autre fille, Leonore Madgalen, le 13 décembre.
Les terres de la Villa des Rochers se trouvent à peu près à l'emplacement indiqué.
Il est possible que la forme qu'on aperçoit sur cette photo soit celle de la maison ou des fameux rochers.
Le cadastre de 1870 nous apprend que James est propriétaire
d'un vaste terrain de 120 230 m2 (parcelles 14bis, 17-36 et 98-99
dans la section D), comprenant une grande maison.
Le recensement de 1872 révèle que 20 personnes habitent sur
ces terres :
James (anglais), Geraldine (anglaise par mariage), et 3 filles
(anglaises par filiation) : Anna Lydia, Aline Carla et une
petite Leonore âgée de trois ans ;
une gouvernante et une bonne en charge des enfants : Jessie
Gastaud (42 ans, anglaise) et Luise Muller (17 ans,
wurtembourgeoise) ;
une femme de chambre : Louise Festa (32 ans, née à Nice,
française depuis le changement de souveraineté) ;
une cuisinière : Justine Garin (34 ans, née en Savoie,
française depuis le changement de souveraineté) ;
un cocher : Thomas Arcenta(?) (29 ans, né à Nice, français
depuis le changement de souveraineté) ;
et deux domestiques : Giulio Rossi (20 ans, italien) et Victor
Elena (18 ans, né à Nice, français depuis le changement de
souveraineté).
En 1876, la famille vit avec une institutrice anglaise et
deux domestiques italiens.
En 1877, James participe à la fondation de la Société des
Beaux-Arts de Nice, dont il sera le secrétaire.
Le 17 mars 1879, James Charles Harris devient membre de la
Société des lettres, sciences et arts des Alpes-Maritimes.
Cette année-là, Aline Carla et Sir James ont enfin un fils : Arthur,
né le 27 août (ils résident alors provisoirement dans l'Oise, à
Pierrefonds, chez le propriétaire Paul Degorey).
En 1881, James est nommé vice-consul d'Angleterre à
Nice.
Continuant de se passionner pour l'histoire de la région, il
publie en 1882 une étude présentée à la Société des lettres,
sciences et arts des Alpes-Maritimes : Monaco, pièces
historiques et traités (impr. de Malvano-Mignon, Nice).
À l'occasion de l'exposition internationale de Nice
en 1883-1884, James est commissaire pour l'Angleterre.
En 1884, il est promu consul d'Angleterre à Nice (avis paru dans Le Petit Niçois le 12 juin).
Photo Gilletta de l'expo internationale.
1887 : mariage d'Anna Lydia avec Arthur von Eppinghoven,
à Cobourg, le 14 juillet. Arthur est le plus jeune enfant illégitime
de Léopold, roi des Belges, avec sa maîtresse Arcadie Claret.
À partir de 1888, James sert aussi de consul auprès de la
Principauté de Monaco.
La deuxième fille, Aline Carla, se marie le 28 janvier 1891
avec Hastings Berkeley, et elle suit son mari en Angleterre. Le
beau-père George, 7e comte de Berkeley, est mort à Londres en 1888 ;
mais Hastings et son frère Ernest sont nés avant le mariage de leurs
parents en 1860 ; c'est donc leur frère cadet Randal, né à Bruxelles
en 1865, qui a hérité du titre de comte. La lignée des comtes de
Berkeley remonte au XVIIe siècle, elle-même issue d'un titre de
baron créé en 1421. Le fief de Berkeley se trouve en
Gloucestershire, entre Gloucester et Bristol.
En Angleterre, Aline et Hastings ont deux enfants :
Geraldine Berkeley en 1897 (née à Middle Claydon,
Buckinghamshire) ;
Lennox Berkeley, né le 12 mai 1903 (à Abingdon,
Oxfordshire) => c'est bien le compositeur que j'avais dans un
coin de la tête !
Le 17 mars 1895, James offre à la reine Victoria un album de
quinze aquarelles représentant des sites pittoresques du pays
niçois [à droite : la reine d'Angleterre en visite à Nice en 1895]. En 1896, toujours à Nice, elle lui remet les insignes
de l'Ordre royal de Victoria.
Extrait du rapport sur les travaux de la session 1896-97 de
la Société des lettres, sciences et arts des Alpes-Maritimes, lu en
séance publique, le 20 avril 1897, par M. le Dr A. Guébhard,
Président de la Société :
"Il appartenait à M. Harris de nous
emmener un peu plus loin de nos clochers, fût-ce des clochers
dorés de Monaco, et de nous faire entrevoir, à travers les
minarets de l'Orient, le théâtre des grands intérêts
politiques anglais. C'est ainsi que nous avons appris
l'histoire intime de la première campagne du Soudan, et refait
le sauvetage de ce pauvre Emin, que d'irrévérencieux Français
et Allemands ont parfois traité de « sauvé malgré lui ». Au moment où couvait le feu qui vient d'éclater en
Orient, M. Harris nous initia, d'après Sir Richard Wood, à
quelques-uns des mystères de ces Druses du Hauran, qui
habitent, littéralement, sur un volcan, duquel, pourtant, les
convulsions seraient assurément moins à redouter pour l'Europe
que celles de leur remuante et batailleuse humeur. À l'occasion de cette communication, M. Usquin nous a
apporté, de son côté, mille détails circonstanciés, souvenirs
personnels d'Orient, sur les pratiques religieuses de ces
ennemis invétérés des Maronites chrétiens et aussi sur le
Bouddhisme, dont il ne semble pas que les prescriptions
éminemment philosophiques et morales aient jamais pu engendrer
le révoltant mélange de pratiques bizarres qu'est le cultes
des Druses. A ces observations, plusieurs membres de notre Société,
diplomatiquement très documentés, ajoutèrent leurs
renseignements personnels, et nous pûmes dire, en sortant de
cette séance, que nous venions d'avoir notre journée des
consuls."
(in Annales de la Société des lettres, sciences et arts des
Alpes-Maritimes, 1899)
En 1899, il reçoit la médaille du Jubilé et le titre de
commandeur dans l'Ordre royal de Victoria (CVO).
Sir James se retire du Consulat en 1901. Des enfants, il ne
reste plus qu'Arthur à la maison, 21 ans, officier. James et
Géraldine emploient trois domestiques italiennes (Susanna,
Margherita et Cattarina, avec la fille de cette dernière) ; une
cuisinière suisse ; et une femme de chambre italienne. En outre, les
Harris logent et emploient sur leurs terres le fermier Honoré
Navello avec femme, enfants, jardinier, etc.
En 1902, Sir James reçoit la médaille du Couronnement et est
promu chevalier commandeur dans l'Ordre royal de Victoria (KCVO).
Sir James Charles Harris meurt le 7
novembre 1904.
Les obsèques ont lieu le 11 : lever du corps à la Villa des Rochers,
cortège jusqu'à l'église anglaise de la Buffa, après quoi Sir James est
enterré au cimetière anglais de Caucade, où il rejoint sa tante et le
petit Monty.
L'événement se déroule en présence d'Arthur et de sa sœur
la baronne d'Eppinghoven, et surtout de tous les notables niçois. Il
fait l'objet d'une large couverture médiatique, notamment dans Le Phare du Littoral et dans The Swiss & Nice Times.
Le benjamin ne va pas tarder à quitter la maison : Arthur se marie
bientôt avec Nellie Adeline Ford, née le 11 Septembre 1886 au Pays
de Galles.
N'ayant plus personne à Nice, sa mère quitte la Villa des
Rochers, peut-être pour passer ses derniers jours chez lui ou chez
d'autres parents. Elle mourra en 1912 au Pays de Galles.
Les terres de la Villa des Rochers sont vraisemblablement
partagées entre les enfants, avec des accès de différents côtés.
En 1911 (recensement), une propriété Harris est occupée par une
famille Bovis, tandis que les Navello continuent de cultiver la
leur. Cette année-là, un certain G.-B. Lanfredi demande à la
municipalité l'autorisation de "tirer des mines dans les rochers
de sa propriété, avenue Germaine, propriété Harris, quartier du
Mont Boron" (archives municipales, 2 T 225-262 - 2 T 250-80).
C'est apparemment l'époque où la campagne mi-sauvage mi-cultivée
du col de Villefranche cède la place à une urbanisation intensive.
Mais ce qu'il reste des rochers est toujours bien visible
aujourd'hui, puisqu'ils demeurent aussi bien indestructibles
qu'inconstructibles... ainsi qu'une partie de l'ancienne villa :
l'immeuble moderne est construit par-dessus, mettant en évidence
une base formée d'arcades néogothiques.
La ville de Nice vue des Rochers aujourd'hui.
Superposition du plan cadastral de 1871 avec la vue aérienne d'aujourd'hui.
Les frères Berkeley sur le mont Chauve
Entre-temps, Sir James a marié sa fille Leonore au frère de
Hastings : Ernest James Lennox Berkeley, né à Fontainebleau en
1857. Celui-ci tient son troisième prénom de son
arrière-grand-mère Emily Charlotte, qui était une descendante de
la famille ducale de Lennox.
Après son service militaire (1876-1877), Ernest est entré dans
l'administration coloniale. Il a occupé les fonctions de
vice-consul pour l'Afrique-Orientale (1885), de consul pour
Zanzibar (1891), d'administrateur des territoires de l'Imperial
British East Africa Company (1891-1892) et, enfin, de
commissaire & consul général britannique pour l'Ouganda
(1895-1899). Il est compagnon de l'Ordre du Bain depuis 1897.
C'est apparemment pendant cette période africaine que se situe
leur mariage. Ernest quitte alors l'Afrique Orientale. Le couple
aura deux enfants : une fille, Yvonne, née en Angleterre en 1898
; et un fils, Claude, en 1906.
De retour en Méditerranée, Ernest devient consul général à Tunis
en 1899. Il se retire définitivement en 1920 et est fait
chevalier de l'Ordre de Saint-Michel et Saint-Georges en 1921.
En 1928, dans l'annuaire, Ernest est propriétaire de la
Villa des Rochers.
En 1929, Leonore meurt le 27 mai en la Villa
Bello-Sguardo, son domicile en location à Rimiez. Elle n'est pas
inhumée avec les Harris.
À Falicon, lors du recensement de 1931, on trouve les frères
Berkeley au quartier du Rayet (ils n'y étaient pas en 1926). Le chef
de famille est Hastings Berkeley, retraité, avec sa femme Aline
Carla née Harris. Il héberge son frère Ernest James Berkeley,
retraité, et le fils de celui-ci, Claude, âgé de 25 ans. Ils
emploient une bonne de 36 ans.
Malade, Sir Ernest fait un séjour en ville, au sanatorium Villa
Constance, où il meurt le 24 octobre 1932 (anecdote : Uuno Kailas y entrera peu après et y mourra à son tour en mars 1933).
Il est inhumé dans la sépulture de sa belle-famille Harris.
La Villa Melfort
Vers 1880, la famille Harris possédait également des terres au
cap Ferrat. À la retraite, Aline et Hastings viennent s'y
installer dans la Villa Melfort (aujourd'hui 20 avenue
Prince-Rainier-III-de-Monaco, ancienne avenue Centrale), dont le
nom commémore la mère de Hastings, descendante des vicomtes de Melfort.
1934. Mort de Hastings le 17 février. Il est inhumé dans la
sépulture de sa belle-famille Harris.
1935. La veuve Aline Carla meurt à son tour le 26 décembre.
Elle rejoint son mari et son père dans la sépulture
Harris-Berkeley du cimetière anglais.
À Caucade
Depuis les années 1930, au cimetière de Sainte-Marguerite, un
monument sobre et élégant honore tous les membres de la famille qui
y reposent. La plaque la plus visible est celle de Sir Ernest. À
gauche, une pierre est dédiée à la grand-tante Lydia Bird. À droite,
une autre pierre réunit la famille Harris (dont Ernest est exclu
car sa femme ne repose pas là) : Sir James, son gendre Hastings
et sa fille Carla. Enfin, le petit Monty est commémoré par une croix
distincte.
Et pour résumer toute l'histoire... :
(Les personnes enterrées dans la concession en question sont représentées en bleu. Il semblerait que les deux grands-parents Melfort soient enterrés dans le même cimetière.)
— Symbolisme et poésie de l’East End contemporain —
Après ses « Rêves américains » des années 1990 (L’enfant miroir et Darkly Noon), situés dans une campagne imaginaire, Philip Ridley revient
à l’East End de Londres, avec ses atmosphères et accents pittoresques, décor de
son théâtre, de sa prose, ainsi que de son premier scénario de long métrage Les frères Kray. Mais si Les frères Kray parlait des élégants gangsters
des années 1960 (de même que la pièce Un
revenant d’un monde parfait), Heartless
est visiblement contemporain, non seulement par les images de Londres qui s’étendent
à perte de vue – et où l’on distingue le fameux Gherkin, nouveau symbole de la capitale britannique des années 2000
–, mais aussi par la criminalité qui a changé de visage.
C’est la première fois qu’on a une vue d’ensemble de la ville,
dans l’œuvre de Philip Ridley. D’habitude, on attrape au mieux quelques aperçus
de l’East End, de rues, de parcs, de quartiers. Cette fois, il s’agit véritablement
d’un paysage urbain moderne qui s’étend sous le ciel jusqu’à l’horizon. Il s’en
dégage une sorte de prise de recul, de vision macrocosmique (et cette terminologie m’est dictée par la symbolique
alchimique qui est particulièrement présente dans Heartless). De par cette perspective globale, Heartless est donc bien ancré, aux yeux du spectateur, dans le XXIe
siècle. Il n’en reste pas moins intemporel par sa dimension microcosmique, subjective, psychologique,
où l’on retrouve toutes les caractéristiques de l’œuvre de Philip Ridley. Ce
microcosme est incarné de façon saisissante par Jim Sturgess.
Londres comme macrocosme
Comme dans les pièces récentes de l’auteur, l’univers du récit est
un monde urbain chaotique. Le début des années 1990 était encore marqué par le fléau
social des drogues dures qui faisaient des ravages dans la jeunesse ; les
années 2000 sont marquées par la violence gratuite. Philip Ridley avait abordé
ce thème de manière particulièrement directe, parfois crue, dans Vincent River en 2000, et il a encore
repoussé les limites de l’horreur dans Mercure
étincelant (que Faber & Faber ont refusé de publier en reprochant à
l’auteur d’être allé trop loin !), où il imagine une société à peine
futuriste. L’angoisse panique qui habite tous les adolescents ou jeunes adultes
du monde de Philip Ridley est exacerbée par les événements qui se multiplient
dans les villes et qui font sans cesse la une de l’actualité et entretiennent ainsi
une terreur générale. Dans Heartless,
ce chaos est perçu par la sensibilité du protagoniste, un garçon naïf, très
timide, complexé par une marque de naissance qui lui couvre la moitié du visage.
Jim Sturgess entre deux mondes
L’atmosphère des deux « Rêves américains » devait
beaucoup à Viggo Mortensen. Dans Darkly
Noon, il secondait un Brendan Fraser bredouillant, parfaitement paumé. Ici,
c’est Jim Sturgess qui crée un personnage tout aussi troublé et troublant, qui
ne comprend pas très bien ce qui lui arrive, et qui porte cet égarement sur le
visage – un peu comme Bill Pullman dans Lost
Highway de David Lynch, ou comme les personnages des films
« pairs » de Tran Anh-Hung (Cyclo
et I Come with the Rain), dont on
ne sait pas très bien s’ils sont des criminels ou des victimes.
Que lui manque-t-il, à Jamie Morgan, ce grand enfant de
vingt-cinq ans ? L’amour ? L’amour paternel ? Le père de Jamie
est mort il y a dix ans. Sans sa présence et le réconfort qu’il apportait, ses
témoignages d’amour, ses messages d’amour, la vie n’a plus de sens, le monde n’a
plus de cœur. Jamie rêve d’une vie où il n’aurait pas cette marque sur le
visage, et où il pourrait rencontrer une jolie fille qui n’aurait pas peur de
lui, qui deviendrait sa femme et avec laquelle il fonderait une famille. Mais
sa marque au visage, ou la représentation qu’il s’en fait, est un obstacle à toutes
ses perspectives de bonheur. Il y a quelques années, il a eu une crise qui a
abouti à une tentative de suicide, dont ses poignets portent les cicatrices.
Quand sa mère meurt à son tour (il est témoin du meurtre par un
gang incendiaire), Jamie est livré à lui-même. Son père et sa mère étaient les
seuls qui lui témoignaient de l’amour. « Who will love me now? », chantait P.J. Harvey à la fin de Darkly Noon [ici,
c’est Jim Sturgess qui chante « Heartless » : la bande-son
contient dix chansons écrites par Philip Ridley et Nick Bicât]. Jamie
perd tous ses repères. La chute commence.
De la beauté à la terreur…
Le père apprenait à l’enfant à voir la beauté du monde, la magie
de la vie. En son absence, de la beauté, on bascule dans la terreur… Ce n’est
pas la première fois que Philip Ridley fait référence à ces vers de Rilke :
« Car la Beauté n’est autre que le commencement de la Terreur… » Ils
étaient déjà cités en exergue du recueil de nouvelles Flamingoes in Orbit, et ils sous-tendent toute son œuvre. D’où les
thèmes récurrents du crocodile (Crocodilia,
Vincent River…) – qu’on retrouve ici
–, des fourrures (L’horloge la plus
rapide de l’univers, Mercure étincelant…),
etc. : cruauté et beauté sont intimement liés, voire indissociables.
Photographe, Jamie perçoit le monde par ses yeux et par ses
photos. La photographie immortalise des instants du passé, des sentiments
fugitifs. Mais elle transforme la réalité, aussi, en quelque chose d’autre –
quelque chose de plus beau, ou de plus terrifiant. Naturellement, Jamie perçoit
aussi le monde par une troisième source : le regard des autres. Prenons
par exemple sa marque de naissance. Son père la voit comme quelque chose de
beau, d’unique ; pour les gosses du quartier, c’est quelque chose de
monstrueux (ils le traitent de freak) ;
lui-même la considère comme une malédiction, quelque chose de laid et d’angoissant,
comme un obstacle à son bonheur, dont il aimerait pouvoir se débarrasser
par-dessus tout ; sur une photo, elle peut être apparente ou cachée ;
dans le miroir, le moment venu, il pourra voir autre chose… Ce sont là autant
de regards sur une même réalité, autant de vérités, sur un être humain et sur
une manifestation de son unicité, de son identité. Comme chaque étoile dans le
ciel, qui brille plus ou moins en fonction du contexte et du regard qu’on lui
porte.
Marques de naissance, cicatrices et tatouages sont des éléments
récurrents chez Philip Ridley, d’une part en tant que subtil mélange de beauté
et de terreur, d’autre part en tant que caractéristiques distinctives d’un
individu. Ils sont tous réunis dans Heartless.
Transformation
Le thème de l’alchimie revient forcément à l’esprit avec la
rencontre surnaturelle qui articule le récit et avec le pacte proposé à Jamie,
qui rendent inévitable la comparaison avec le docteur Faust. Une incursion
aussi directe dans le surnaturel – et dans un surnaturel chrétien médiéval – est
assez surprenante chez Philip Ridley, qui pratique plutôt, d’habitude, une libre
déformation de la réalité à la manière du rêve ou du « cauchemar ».
Dans Darkly Noon, il
me semble que le feu ne jouait qu’un rôle destructeur et/ou purificateur. Ces
fonctions sont présentes dans Heartless,
où le feu est tour à tour meurtrier et libérateur, mais une nouvelle fonction
entre en jeu – ou, du moins, devient explicite et fait l’objet d’une mise en
image inattendue. Il s’agit du processus de régénération
qui est au centre du récit. Suite à la confrontation faustienne, Jamie
bascule irréversiblement au cours d’un processus d’immolation initiatique. Il
s’agit donc d’une renaissance, d’une transmutation, qui fait appel
explicitement à l’image de la mue reptilienne, ou du cocon où s’accomplit la
transformation de la chenille en papillon. Et cette image du cocon rappelle une
scène de rêve dans la première version de Vincent
River (2000), où Davey, après avoir éjaculé « comme un volcan », se
retrouve enfermé dans un « cocon de sperme dur comme du roc »… dont
il ressortira avec des ailes majestueuses.
Décors et personnages au croisement des genres
L’immeuble où vivait le père et qui est le décor de la rencontre
surnaturelle de Jamie (« Cendrillon House ») n’est pas sans rappeler les
« White Flats » de Dakota, la tour de Sparkleshark ou celle de La
toison de lune, etc. – tous ces immeubles des textes écrits par Philip
Ridley pour la jeunesse. Cette fois, l’édifice vétuste, désert et démesuré, prend
un nouvel aspect, un caractère menaçant, il suscite l’épouvante. On pense à l’ambiance
de Candyman (réal. Bernard Rose, 1992),
dans cette tour délabrée, mais aussi devant le miroir de la salle de bains… Cela
dit, tout comme que L’enfant miroir et
Darkly Noon, Heartless est une œuvre d’auteur qu’on ne peut pas se contenter de
ranger dans la catégorie des « films d’horreur » – même si Philip
Ridley assume pleinement l’influence du genre, dont il est un grand amateur, et
que ce choix saute aux yeux pendant toute la durée du film. Mais ce n’est qu’un
genre parmi d’autres, en l’occurrence : tragédie familiale, drame
psychologique, étude de société, témoignage d’une époque… C’est donc une œuvre originale
et multiple, comme peuvent l’être Santa
Sangre de Jodorowsky, The Other de
Robert Mulligan, Lost Highway dont j’ai
déjà parlé – et le « fonctionnaire » de l’au-delà n’est pas sans
rappeler le mystery man de David
Lynch –, ou bien un autre film anglais plus récent, Franklyn (réal. Gerald McMorrow, 2008), qui donne aussi une représentation
contemporaine et subjective de Londres… ou encore Psychose, bien sûr, dont l’auteur est un grand admirateur – ce qui
se sent plus ou moins nettement dans toutes ses œuvres, et pas seulement dans L’horloge la plus rapide de l’univers ou
Darkly Noon.
Je préfère m’en tenir ici à ces quelques thèmes généraux et ne
pas révéler la trame dramatique, laquelle n’est d’ailleurs qu’un prétexte, à
mon sens, à une grande mosaïque cinématographique qui remplit les mêmes
fonctions cathartiques que le cauchemar ou la tragédie grecque, au moyen des
symboles et de la poésie. Ce sont les mêmes processus qui sont à l’œuvre, mais
dans un langage contemporain.
Sébastien Cagnoli, août 2010
photos du film reproduites avec l'autorisation de Philip Ridley
Filmographie
Visiting Mr Beak (1987), court métrage écrit par Philip Ridley.
The Universe of Dermot Finn (1988), court métrage écrit par Philip Ridley.
The Krays [Les frères Kray](1990), long métrage écrit par Philip Ridley, réalisé par Peter
Medak, avec Gary & Martin Kemp, Billie Whitelaw…
The Reflecting Skin [L’enfant miroir](1990), long métrage écrit et réalisé
par Philip Ridley, avec Jeremy Cooper, Viggo Mortensen, Lindsay Duncan.
The Passion of Darkly Noon [Darkly Noon](1995), long métrage écrit et réalisé
par Philip Ridley, avec Brendan Fraser, Ashley Judd, Viggo Mortensen, Loren
Dean…
Heartless (2009),
long métrage écrit et réalisé par Philip Ridley, avec Jim Sturgess…
Bibliographie partielle
En anglais :
Crocodilia,
Brilliance Books, 1988.
In the Eyes of Mr Fury, Penguin Books Ltd, 1989.
Flamingoes in Orbit, Hamish Hamilton, 1990.
The Krays: The Uncut Screenplay, Methuen Film, 1997.
The American Dreams – The Reflecting Skin & The Passion of Darkly
Noon: Two Screenplays,
Methuen Film, 1997.
Plays 1:The Pitchfork Disney, The Fastest Clock in the Universe, Ghost from a Perfect Place, Methuen
Drama, 1997 ; Faber & Faber, 2002.
Two plays
for young people:
Fairytaleheart and Sparkleshark, Faber & Faber, 1998.
Brokenville, Faber & Faber, 2001.
Plays 2: Vincent River, Mercury Fur, Leaves of Glass, Piranha Heights, Methuen Drama, 2009.
Moonfleece,
Methuen Drama, 2010.
En français :
Pitchfork Disney [The Pitchfork Disney], trad.
Elisabeth Wrightson et Evelyne Pieiller, Christian Bourgois, 1993.
L’horloge la plus rapide de l’univers [The Fastest Clock in the Universe],
inédit.
Un revenant d’un monde parfait [Ghost from a Perfect Place], inédit.
Fairytaleheart, trad. Marie Mianovski, L’école des
loisirs, 2000.
Vincent
River, trad. Sébastien Cagnoli, L’Amandier, 2006.
Mercure étincelant [Mercury Fur], trad. Sébastien Cagnoli,
Centre national du théâtre, inédit.
La toison de lune [Moonfleece], trad. Sébastien Cagnoli,
Centre national du théâtre, inédit.
Walter Raleigh, P.B. Shelley, A.E. Housman, T.S. Eliot, et bien d'autres surprises (sans oublier Terence Davies !), sont dans Of Time and the City, présenté au dernier Festival de Cannes, qui sort en France le 4 février.
Film britrannique écrit et réalisé par Terence Davies. 2008. 72 minutes.
"Of Time and the City est une chanson d'amour mais également un éloge de
Liverpool, ville natale du réalisateur Terence Davies. Ce film
représente aussi la mémoire de ce qui fut et qui n'est plus, une
réflexion sur le temps qui passe au fur et à mesure où le paysage
d'autrefois laisse place à celui d'aujourd'hui."
Production :
HURRICANE FILMS LTD - 19 Hope Street - L1 9BQ Liverpool - ROYAUME-UNI - T : +44 151 707 9700 - www.oftimeandthecity.com
Encore un petit poème de A.E. Housman (j'en ai eu l'idée en lisant Stoppard). Cette fois, c'est l'un des poèmes posthumes retrouvés par son frère Laurence en 1937.