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sébastien cagnoli

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2025 : parution du roman Paula, d'Ann-Christin Antell, chez Hachette.

2025 : parution du Livre rouge des ruptures, de Pirkko Saisio, chez Robert Laffont.

11/2024 : festival Les Boréales (Caen), avec Sofi Oksanen, Petra Rautiainen, Pirkko Saisio et Niillas Holmberg.

09/2024 : parution du roman Martta, d'Ann-Christin Antell, chez Hachette.

09/2024 : parution d'un roman d'Iida Turpeinen aux éditions Autrement.
09/2024 : parution d'À contre-jour, de Pirkko Saisio, chez Robert Laffont.

18/05/2024 : lecture concertante autour d'Espars (Citadelle Saint-Elme, Villefranche-sur-Mer).

02-03/05/2024 : représentations de Vincent River de Philip Ridley à Asnières (Compagnie SansElixir).

10/04/2024 : parution du roman Jenny, d'Ann-Christin Antell, chez Hachette (1er volume de la trilogie Trois femmes de la Baltique).

03/2024 : parution en CD du cycle Les sots et les sages, d'Henri-Claude Fantapié (notamment sur des textes d'Uuno Kailas), par Sophie Pattey et Marie-Christine Marella, chez Chanteloup Musique.

20/03/2024 : lecture concertante autour d'Espars (Cannes).

18/03/2024 : rencontre autour des mammifères marins dans les romans de Petra Rautiainen et d'Iida Turpeinen ainsi que dans Espars, à l'initiative de la Rivieran Suomi-seura (Nice).
15/03/2024 : réédition d'Un pays de neige et de cendres, de Petra Rautiainen, chez Points.

15/03/2024 : parution de La mémoire des mers, roman de Petra Rautiainen, au Seuil.

03-05/2024 : représentations de Vincent River de Philip Ridley à Paris (nouvelle production, La Porteuse d'Eau).

23-25/02/2024 : représentations de Vincent River de Philip Ridley à Paris (nouvelle production, Compagnie SansElixir).

16/02/2024 : parution de La femme grenouille, roman de Niillas Holmberg, au Seuil.

11/01/2024 : parution du Plus petit dénominateur commun, de Pirkko Saisio, chez Robert Laffont.

02/12/2023 : mercat leterari de Calèna (Nissa).
25-26/11/2023 : salon du livre des Essarts-le-Roi (Yvelines).
11/2023 : parution en avant-première de Lazaret, poème épique en mètre irrationnel, à Nice.

10/11/2023 : lecture concertante autour d'Espars (Nice).

08/11/2023 : parution de Deux fois dans le même fleuve, essai de Sofi Oksanen, chez Stock.

02-03/11/2023 : "Luovus" de Niillas Holmberg avec l'orchestre du Centre national des Arts (Ottawa).
28-29/10/2023 : salon du livre à Colmars.
24/10/2023 : Les sots et les sages, cycle de mélodies trilingue d'Henri-Claude Fantapié (notamment sur des textes d'Uuno Kailas), par Sophie Pattey et Marie-Christine Marella, à L'Accord Parfait (Paris 18e).
30/09/2023 : remise du prix Méditerranée "poésie" pour Espars à Perpignan.
23/08/2023 : réédition de Sans toucher terre, d'Antti Rönkä, chez Rivages Poche.

12/08/2023 : extraits d'Espars (lecture concertante) en la chapelle Notre-Dame de la Menour (Moulinet).
07/2023 : festival littéraire à Lectoure (Gers) sur le thème du Grand Nord (poésie komie et décolonialisme same).

06/2023 : réédition d'Une soirée de toute cruauté, de Karo Hämäläinen, chez Babel noir.

06/2023 : parution d'Elisabet, poèmes de Miki Liukkonen, au Castor Astral.

04/2023 : Prix Méditerranée poésie 2023 pour Espars.
03/2023 : parution d'Espars, poème épique en mètre irrationnel, aux éditions du Ver à Soie, avec des illustrations originales d'Elza Lacotte.

03/2023 : parution de Racines, recueil de poèmes en mètre irrationnel, à Nice.

02/2023 : réédition du Parc à chiens, de Sofi Oksanen, au Livre de Poche.

10/2022 : représentations de Purge de Sofi Oksanen à Bordeaux, par la compagnie Le Meilleur des Mondes.
09-10/2022 : Festival Vo-Vf, Paris et Gif-sur-Yvette.
09/2022 : parution de l'article "Luiza Potolycina et son mari – L’œuvre komie d’Aleksandr Rekemčuk" dans la revue Études finno-ougriennes.
04/2022 : parution du Vocalisateur ébaubi à Nice.

03/2022 : mise en ligne des matériaux du colloque international Théâtre en langue minorée (Nice, février 2014).
03/2022 : représentations de Vincent River de Philip Ridley à Bertrix (Luxembourg belge).

03/2022 : tribune de Sofi Oksanen sur la finlandisation dans Le Monde.
03/2022 : parution du roman Un pays de neige et de cendres, de Petra Rautiainen, au Seuil.

03/2022 : à l'occasion de la présidence française de l’UE, parution d'un article de Sofi Oksanen dans le recueil collectif Le Grand Tour (Grasset).
02/2022 : Lo Peolh Revengut, edicion promiera.
02/2022 : à l'occasion du Printemps des Poètes, présentation d'Espars dans l'anthologie Là où dansent les éphémères (Le Castor Astral).
11/2021 : Les sots et les sages, cycle de mélodies trilingue d'Henri-Claude Fantapié (notamment sur des textes d'Uuno Kailas), par Sophie Pattey et Marie-Christine Marella à L'Accord Parfait (Paris 18e).
10/2021 : reprise de Purge de Sofi Oksanen par la compagnie Le Meilleur des Mondes.
10/2021 : parution d'un poème d'Aaro Hellaakoski en exergue d'un ouvrage de Pentti Sammallahti, aux éd. Xavier Barral.
10/2021 : un épisode de la série H24 écrit par Sofi Oksanen ; diffusion sur Arte et parution en recueil collectif chez Actes Sud.
07/2021 : parution d'une anthologie de poésie komie, en collaboration avec Yves Avril, aux éd. Paradigme.

07/2021 : création d'Innocence, opéra de Kaija Saariaho sur un livret de Sofi Oksanen & Aleksi Barrière, au festival d'Aix-en-Provence ; diffusion sur Arte Concert.

05/2021 : réédition au Livre de Poche du recueil d'Ursula K. Le Guin Aux douze vents du monde, avec en exergue le poème d'AE Housman duquel il tire son titre.
04/2021 : rencontre avec Miki Liukkonen à l'initiative de l'Ambassade de Finlande à Paris.
04/2021 : représentations de Vincent River de Philip Ridley à Bertrix (Luxembourg belge). (reporté)
04/2021 : Une jupe trop courte de Sofi Oksanen @ Points Poésie.

04/2021 : Le parc à chiens de Sofi Oksanen @ Stock.

03/2021 : "La reconciliacion pantaiada", analyse de tableau @ Cultura Viva.
03/2021 : chronique hebdomadaire sur Cultures Sauvages.
01/2021 : réédition de Sœurs de cœur, de Salla Simukka, au Livre de Poche.

01/2021 : parution d'Espars, poème épique en mètre irrationnel, à Nice.

01/2021 : parution du roman O, de Miki Liukkonen, au Castor Astral.

01/2021 : parution du roman Sans toucher terre, d'Antti Rönkä, aux éd. Rivages.

12/2020 : "Jeff d'en Bellet", chronique sur Thomas Jefferson @ Cultura Viva.
11/2020 : Démocratie au temps du choléra : Herzen et Garibaldi à Nice autour de 1848, conférence-concert avec Nadia Metlov & Hélène Grabowska-Metlov à la bibliothèque Louis-Nucéra, Nice en ligne.

11/2020 : lecture de poèmes de Caj Westerberg dans le cadre de l'expo Sammallahti.
10/2020 : présentation de l'Anthologie de la poésie komie à Syktyvkar ("Journée des peuples finno-ougriens", Bibliothèque nationale de Komi).
09/2020-05/2021 : exposition de poèmes de Caj Westerberg à Nice (musée Charles Negre, expo Miniatures de Pentti Sammallahti).
08/2020 : Congressus XIII Internationalis Fenno-Ugristarum, Universität Wien. (reporté)
07/2020 : création d'Innocence, opéra de Kaija Saariaho sur un livret original de Sofi Oksanen, au festival d'Aix-en-Provence. (reporté)

08/2020 : parution d'un poème d'AE Housman dans le roman graphique L'accident de chasse (Carlson & Blair, éd. Sonatine ; prix Ouest-France-Quai des bulles 2020 ; fauve d'or au festival d'Angoulême 2021 ; grand prix des lectrices de Elle 2021).
05/2020 : collaboration à la revue Books à propos de l'actualité littéraire finlandaise.
03/2020 : 1er prix ex-æquo au concours de traduction poétique organisé par l’Inalco et l’Ambassade d’Estonie.
03/2020 : représentations de Purge, de Sofi Oksanen, à Angoulême (compagnie Le Meilleur des Mondes).

02/2020 : concerts à Neuchâtel, avec des poèmes d'AE Housman.
02/2020 : parution du roman Le papillon de nuit, de Katja Kettu, chez Actes Sud.

11/2019 : réédition de Ils ne savent pas ce qu'ils font, de Jussi Valtonen, au Livre de Poche.

11/2019 : Conférence sur les langues autochtones de l’Europe, Institut finlandais & Inalco, Paris.
10/2019 : parution de "Ni scandinaves, ni slaves : des voix originales d'Europe du Nord", préface à Ma muse n’est pas à vendre, poèmes d'Ivan Kouratov choisis et traduits par Yves Avril, éd. Paradigme.
08/2019 : présentations de Lever de rideau sur le pays komi dans le cadre du 15e Congrès des littératures finno-ougriennes, Kolozsvár, Roumanie.
05/2019 : parution d'Une soirée de toute cruauté, de Karo Hämäläinen, chez Actes Sud (coll. Actes noirs).

03/2019 : réédition en Folio du roman d'Anna Hope La salle de bal, avec des vers d'AE Housman.
03/2019 : présentations de Lever de rideau sur le pays komi à Genève.
02/2019 : réédition au Livre de Poche du roman de Kate Atkinson L'homme est un dieu en ruine, avec des vers d'AE Housman.
01/2019 : parution de Sœurs de cœur, de Salla Simukka, chez Hachette.

12/2018 : présentations de Lever de rideau sur le pays komi à Paris.
11/2018 : lecture publique de la pièce Purge de Sofi Oksanen à Cognac.
11/2018 : présentations de Lever de rideau sur le pays komi à Nice, à Moscou et en République de Komi (Syktyvkar et région de Körtkerös).
08/2018 : parution de Lever de rideau sur le pays komi, L'Harmattan & Adéfo, coll. "Bibliothèque finno-ougrienne".

05/2018 : parution d'un poème d'AE Housman en exergue du recueil d'Ursula K. Le Guin Aux douze vents du monde (Le Bélial'), qui en tire son titre.
05/2018 : réédition de Norma, de Sofi Oksanen, au Livre de Poche.

05/2018 : parution d'un article de Sofi Oksanen au Nouveau Magazine Littéraire, mai 2018.
03-04/2018 : représentations de Vincent River de Philip Ridley au Théâtre Ouvert Luxembourg.

01/2018 : Cent ans de musique et de poésie entre Nice et Finlande, concert-lecture autour d’Armas Launis et d’Uuno Kailas, Nice, bibliothèque Louis-Nucéra.

11/2017 : "L’imaginaire national finlandais à l’épreuve du centenaire - Un regard du XXIe siècle sur la poésie patriotique d’Uuno Kailas", dans le cadre du colloque Révolutions russes ; images et imaginaire en Russie et en France, Nice.
11/2017 : lecture d'extraits de la pièce Purge de Sofi Oksanen au Théâtre de l'Atalante (Paris) dans le cadre des rencontres Traduire - Transmettre.
10/2017-01/2018 : reprise des Cornes d'Alexeï Popov au Théâtre de l'Impasse (+ en tournée le 07/10 à Saint-André, le 27/10 à Falicon, les 13-14/01 à Vence).

09/2017 : réédition de Norma de Sofi Oksanen en grands caractères (éd. Voir de Près).

08/2017 : parution de l'article "Une comédie komie – Adaptations et mises en scène niçoises d'un théâtre minoritaire de Russie", dans la revue bretonne Klask, n° 11.
08/2017 : "Are Finns ashamed of their independence? - A 21st century look at Uuno Kailas’ patriotic poetry", dans le cadre du 14e Congrès des littératures finno-ougriennes, Tartu, Musée national d'Estonie.
08/2017 : "Garibaldi und Nizza – ein Epos zwischen Frankreich und Italien", dans le cadre du 4e colloque de la Garibaldi Gesellschaft, Kirchberg, Sachsen.
06/2017 : parution de vers d'AE Housman dans le roman d'Anna Hope La salle de bal (Gallimard).
06/2017 : représentations des Cornes d'Alexeï Popov à Châteauneuf-Villevieille.
04/2017 : représentations des Cornes d'Alexeï Popov (Nice, Théâtre de l'Impasse).

03/2017 : parution de Norma, de Sofi Oksanen, chez Stock.

01/2017 : parution de vers d'AE Housman dans le roman de Kate Atkinson L'homme est un dieu en ruine (JC Lattès).
01/2017 : parution de Ils ne savent pas ce qu'ils font, de Jussi Valtonen, chez Fayard.

12/2016 : "Une comédie komie – Adaptations et mises en scène niçoises d'un théâtre minoritaire de Russie", dans le cadre d'une journée d'étude à l'université Rennes 2.
08/2016 : parution du Récif, de Seita Vuorela-Parkkola, chez Actes Sud Junior.

08/2016 : expo sur le pays komi dans les livres étrangers, Bibliothèque nationale de la République de Komi, Syktyvkar.
06/2016 : réédition des Chants des forêts de Nikolai Abramov à la Bibliothèque nationale de la République de Carélie.

05/2016 : réédition du recueil Les Komis – Questions d'histoire et de culture aux Presses de l'Inalco.

01/2016 : présentation de Uuno Kailas de Heinola à Nice au Centre de Documentation Provençale (Bollène).
11/2015 : parution de Noir comme l'ébène, de Salla Simukka, chez Hachette et au Livre de Poche.

10/2015 : Uuno Kailas de Heinola à Nice – Cent ans de musique et de poésie entre Nice et Finlande, concert-lecture à Helsinki.

10/2015 : Sofi Oksanen à Nice, rencontre avec Sofi Oksanen et Miquèu de Carabatta à Helsinki autour de Quora despareissèron lu colombs.
09/2015 : première de la pièce d'Alexeï Popov Les cornes par la compagnie La Chance du Débutant (au Théâtre National Komi, Syktyvkar).
09/2015 : réédition de Baby Jane, de Sofi Oksanen, au Livre de Poche.

09-12/2015 : résidence de traduction à l'HCAS (Helsinki).
05/2015 : parution de Blanc comme la neige, de Salla Simukka, chez Hachette et au Livre de Poche.

03/2015 : parution du poème de Nina Obrezkova "Un jour tu rentreras chez toi", à Syktyvkar (brochure réunissant des traductions du même texte dans 14 langues différentes).
03/2015 : Destination Russie (Châtenay-Malabry), festival consacré à la République de Komi, à l'initiative de l'association MIR Franco-Russe.
02/2015 : présentation des Colombs à Aix-en-Provence.
01/2015 : réédition en Points Seuil du roman de Sam Millar Les chiens de Belfast, avec des vers d'AE Housman.
01/2015 : parution de l'article "La parenté finno-ougrienne dans la littérature komie : héritage commun ou influences récentes ?" dans la revue Études finno-ougriennes.
12/2014 : 1é mercat leterari de Calèna (Nice)
11/2014 : parution de Rouge comme le sang, de Salla Simukka, chez Hachette et au Livre de Poche.

09/2014-01/2015 : exposition de travaux généalogiques et historiques à Nice (musée Masséna, expo La marqueterie niçoise).
06/2014 : réédition en Point Seuil du recueil de nouvelles d'Alice Munro Trop de bonheur, avec des vers d'AE Housman.
05/2014 : parution de Baby Jane, de Sofi Oksanen, chez Stock.

04/2014 : réédition de Quand les colombes disparurent, de Sofi Oksanen, au Livre de Poche.

03/2014 : parution de La Sage-femme, de Katja Kettu, chez Actes Sud.

03/2014 : parution (en russe) d'une interview, de la nouvelle Le mur et de l'article "M.N. Lebedev et la satire politique du monde contemporain" dans la revue Арт.
02/2014 : Semaine komie à Nice.
01/2014 : parution de vers d'AE Housman dans le roman de Sam Millar Les chiens de Belfast (Seuil).
12/2013 : "Quora despareissèron lu colombs: translating a Finnish bestseller to a minority language of France" (Université de Helsinki, colloque Language revitalization in a Russian and European context: Exploring solutions for minority language maintenance).
11/2013 : présentation des Colombs en Iamal (Salekhard, 12e Congrès des littératures finno-ougriennes).
11/2013 : "Кыдзи вуджöдiсны Савинлысь гижöдъяссö" ["Traduire Savine"] (Académie des Sciences de Russie, Syktyvkar, colloque Savine).
11/2013 : "Entre Savoie et Romanov : la famille niçoise Michaud de Beauretour – Une synthèse complétée par des données inédites" (Beaulieu-sur-Mer, colloque Romanov).
06/10/2013 : présentation des Colombs au Festival du Livre de Mouans-Sartoux.
09/2013 : "The role of drama in the construction of national identities in the Ural-Volga area, through examples of Finno-Ugric interaction" (colloque "Oural-Volga", Samara).
08/2013 : présentation des Colombs à Annot.
06/2013 : parution de "La langue marie au théâtre et à l'opéra – Survol d'un genre littéraire prolifique" dans le volume collectif Les Maris – Un peuple finno-ougrien de Russie centrale.
01/06/2013 : lecture et table ronde avec Joni Pyysalo (Nuit de la Littérature, Paris).
22/05/2013 : présentation des Colombs à Contes.
05/2013 : parution de Quand les colombes disparurent, de b>Sofi Oksanen, chez Stock.

02/05/2013 : rencontres avec Sofi Oksanen au lycée Calmette, à la bibliothèque Louis Nucéra et à la librairie Jean Jaurès (Nice).
04/2013 : parution de vers d'AE Housman dans le recueil de nouvelles d'Alice Munro Trop de bonheur (L'Olivier).
04/2013 : parution de Quora despareissèron lu colombs, de Sofi Oksanen, à l'IEO.

04/2013 : réédition des Vaches de Staline, de Sofi Oksanen, au Livre de Poche.
03/2013 : première de la pièce Purge à Fontenay-sous-Bois.
03/2013 : interventions en Maths spé (Eucalyptus) et à la fac de lettres (Université de Nice).
02/2013 : parution de Sondage au pif, de Mikko Rimminen, chez Actes Sud.
12/2012 : projection d'Uzy-Bory (Les Fraises) à l'Inalco, Paris.
12/2012 : "Les trois âges du cinéma oudmourte", dans le cadre des Journées oudmourtes (quatrièmes journées finno-ougriennes de l'Adéfo)
11/2012 : colloque "Guerres et paix", Nice.
10/2012 : semaine de la langue et des lettres russes à Nice (MUSEAAV).
10/2012 : "Littérature sans frontière", île de Ré.
10/2012 : "M.N. Lebedev et la satire politique du monde contemporain" (colloque M.N. Lebedev, Körtkerös, Komi).
06/2012 : congrès international des traducteurs de littérature finlandaise à Helsinki.
05/2012 : Vincent River à Riedisheim.
04/2012 : Vincent River à Liège.
04/2012 : rencontre avec les lecteurs à Lons-le-Saunier et Arinthod (Jura).
03/2012 : lecture bilingue de poèmes komis à la Bibliothèque nationale de Komi, Syktyvkar.
03/2012 : colloque Dialectes décisifs, langues prototypiques, Sorbonne Nouvelle.
02/2012 : parution de bonus sur le site de Sofi Oksanen au Livre de Poche.
02/2012 : réédition de Purge, de Sofi Oksanen, au Livre de Poche.
2011 : parution de "Билингвизм в коми и нисартском театрах: Нёбдiнса Виттор и Франсис Гаг" dans des volumes collectifs à Syktyvkar et à Saransk.
11/2011 : lecture de poèmes de Nikolai Abramov dans le cadre des Journées fenniques (troisièmes journées finno-ougriennes de l'Adéfo).
11/2011 : parution des Chants des forêts, de Nikolai Abramov, traduits du vepse (éd. Adéfo).
10/2011 : parution de "Mises en scène d’une identité non slave de Russie : le théâtre komi dans un monde russe en mutation" // Revue russe, n° 36.
10/2011 : parution de "Les nouveaux héros nationaux dans le théâtre komi post-soviétique" // Slovo, n° 36.
09/2011 : parution des Vaches de Staline, de Sofi Oksanen, traduit du finnois (éd. Stock).
22/05/2011 : représentation de Ode à l'amour, spectacle de Vihtori Rämä et Tuukka Vasama sur des poèmes de Tuomas Timonen (en finnois avec sous-titres), au Festival "Printemps d'Europe", Lyon.
05/2011 : "Il faut partir pour Paris", de Sofi Oksanen, in Paris en Cosmopolite, Stock (hors commerce).
25/03/2011 : "La parenté finno-ougrienne dans la littérature komie : héritage commun ou influences récentes ?" (colloque Littératures finno-ougriennes : regards croisés, Institut Finlandais, Paris).
17-19/03/2011 : Salon du livre, Paris (manifestations à l'Institut suédois et à la Médiathèque de Boulogne-Billancourt).
03/2011 : parution de L'amour du lion berbère, de Daniel Katz, traduit du finnois (éd. Gaïa).
10/02/2011 : projection de Of Time and the City, de Terence Davies, au Forum des Images, Paris (sous-titré de l'anglais en collaboration avec Emmanuel Denizot).
09/02/2011 : "Observations sur le bilinguisme dans les théâtres komi et niçois – L’exemple de Ńobdinsa Vittor et Francis Gag" (Colloque de l'Université de Syktyvkar).
01/2011 : parution de "Kuratov de Serge Noskov – Écrire un opéra national au XXIe siècle" (avec Henri-Claude Fantapié) // Études finno-ougriennes, n° 42.
01/2011 : parution de Ńobdinsa Vittor et Francis Gag – Le théâtre au service de la langue (éd. Serre).
01/2011 : Purge, de Sofi Oksanen : parution du livre audio chez Audiolib, lu par Marianne Épin.
25/11/2010 : "Ilľa Vaś and Komi legends" (Colloque "В.И. Лыткин: грани наследия", Université de Syktyvkar).
11/2010 : parution de Kört Aïka et autres légendes komies, poèmes épiques traduits du komi (éd. Adéfo).
11/2010 : "La langue marie au théâtre et à l'opéra", à l'Institut hongrois de Paris, dans le cadre des Journées maries (deuxièmes journées finno-ougriennes de l'Adéfo).
11/2010 : Prix Femina étranger 2010 attribué à Purge, de Sofi Oksanen.
10/2010 : "Mises en scène d’une identité non slave de Russie : le théâtre komi dans un monde russe en mutation" (Normale Sup Lyon).
08/2010 : parution de Purge, de Sofi Oksanen, traduit du finnois (éd. Stock). Prix du roman Fnac 2010.

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Publié le Dimanche 31 Décembre 2023, 14:28.


— Marché de Noël du livre niçois —
Samedi prochain (2 décembre 2023) aura lieu le désormais traditionnel marché de Noël du livre niçois, à l'initiative de l'Association des profs de niçois et de la Ville de Nice.

Rendez-vous dans le hall de l'ancienne gare des Chemins de fer de Provence, aujourd'hui bibliothèque Raoul-Mille, pour un voyage entre éditeurs, auteurs, libraires et lecteurs. 

J'y présenterai Espars, mais aussi Lazaret en avant-première, parmi d'autres ouvrages qui font dialoguer le Pays niçois et le monde.


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Publié le Vendredi 1 Décembre 2023, 19:01.


— Espace Grappelli —

Une lecture concertante autour du poème épique Espars de Sébastien Cagnoli, prix Méditerranée poésie 2023. 

Au large de Nice et Villefranche au temps du roi Victor-Amédée III, sous la menace des tempêtes et des pirates, naviguons avec Amédée Briggen et Michel Pallanca, au rythme du piano à queue et des pianos jouets… en compagnie de Karlheinz Stockhausen, Urmas Sisask, György Kurtág, John Cage, Giacinto Scelsi, Henry Cowell, Pierre Boulez, Philip Glass, Dmitri Chostakovitch ou encore Morton Feldman.

Espace Grappelli (place Émile Begnis, 49 avenue de la Marne, 06100 Nice)
Vendredi 10 novembre 2023 à 20h30

Gratuit - Réservations : espars@protonmail.com
En partenariat avec la Ville de Nice (service Langue, culture et tradition niçoises).



   


  
photos F. Jolibois & S. Palomba

Le spectacle bénéficie du soutien de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur ("Carte blanche aux auteurs").
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Publié le Jeudi 12 Octobre 2023, 12:23.


— Perpignan, 30 septembre —

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Publié le Mercredi 20 Septembre 2023, 13:22.


— avec des extraits d'Espars —
Dans le cadre de ses festivités d'été, la commune de Moulinet propose un concert en la chapelle Notre-Dame de la Menour le samedi 12 août 2023, à 21 h.

Surplombant la Bevera à 780 m d'altitude et à 18 km de la mer, cette chapelle fut achevée au XVIIe siècle sur des fondations du XIIe. 

Le programme réunit des pièces pour piano seul et une "lecture concertante" d'extraits d'Espars.

1e partie

JS Bach (1685-1750) : Aria des Variations Golberg, BWV 988 (v. 1740)
Claude Debussy (1862-1918) : "Clair de lune", extrait de la Suite bergamasque (1890)   
Leoš Janáček (1854-1928) : deux extraits du 1er cahier de Sur un sentier broussailleux (1900)
Aulis Sallinen (*1935) : King Lear’s Distant War, op. 79 (2000)    
Urmas Sisask (1960-2022) : "Caméléon", extrait du Cycle du ciel étoilé no 2 "Ciel du Sud", op. 52 (années 1980)
Karlheinz Stockhausen (1928-2007) : quatre constellations du Zoodiaque (1975)
Frederic Mompou (1893-1987) : trois extraits de la Música callada (1959-1967)

2e partie

Lecture concertante d'extraits du poème Espars de Sébastien Cagnoli (Prix Méditerranée poésie 2023) :

Urmas Sisask : extrait de "Caméléon"
György Kurtág (*1926) : douze microludes extraits de Jeux II (1979)
Urmas Sisask : "Octant", extrait de “Ciel du Sud”    
Philip Glass (*1937) : Wichita Vortex Sutra (1988)   
Dmitri Chostakovitch (1906-1975) : Prélude en mi bémol mineur op. 87 no 14 (1951)   
Morton Feldman (1926-1987) : extrait de Triadic Memories (1981)


Amédée Briggen, clavier
Michel Pallanca, récitant 

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Publié le Jeudi 10 Août 2023, 19:16.


— entretien avec l'éditrice —
Virginie Symaniec. – Pourquoi avoir voulu narrer une traversée de Villefranche à Cagliari sous Victor-Amédée III, âge d’or de la marine de Savoie dans le comté de Nice ? Peux-tu en dire un peu plus sur les ressorts historiques de l’action et sur les raisons qui t’ont conduit à l’ancrer précisément dans ce contexte historique ? Imagine des gens qui ne connaissent rien à cette histoire et qui se demanderaient pourquoi ça fait rêver. Comment leur expliquerais-tu en quoi ça t’a fait suffisamment rêver pour écrire un poème épique de 280 pages ?

Sébastien Cagnoli. – Une de mes motivations était effectivement de partager l’histoire du Pays niçois : le fait que l’agglomération de Nice-Villefranche fût un port majeur d’un État européen pendant un demi-millénaire, de 1388 à 1860, est aujourd’hui largement méconnu.
   Ensuite, du point de vue de la navigation maritime, le XVIIIe siècle est une période de transition qui stimule particulièrement l’imagination : c’est celle des grands voiliers, après les galères, avant la machine à vapeur. C’est l’époque des pirates et des grands récits d’aventures maritimes. C’est justement ce grand tournant scientifique qui va aboutir à la révolution industrielle : la navigation à voile nécessite des connaissances et des compétences très complexes, qui relèvent à la fois de l’astronomie, des mathématiques, de la mécanique, etc. Toutes ces sciences sont alors en plein essor, les mathématiques sont poussées au-delà de leurs derniers retranchements (je pense aux nombres complexes), et des applications immenses vont en résulter pour les générations à venir. Mais on a beau maîtriser les chiffres et les théories, la réalité reste imprévisible et difficile à appréhender. C’est le cœur du sujet : le rapport entre réel et imaginaire, entre pratique et théorie, entre vérité et légende…

VS. – Est-ce parce que tu es aussi simplement passionné d’histoire et de voyages, voire de grandes épopées, ou bien parce que cela te permettait d’évoquer également une partie de ton histoire familiale ?

SC. – Oui, mon histoire familiale est une des sources de ce livre. Mes recherches généalogiques m’ont permis de découvrir, sur l’histoire du Pays niçois, des choses qu’on n’apprend pas à l’école. Mes ancêtres ont été directement concernés par les nouveaux horizons économiques présentés d’abord par le développement de la marine royale à Villefranche et à Nice (nouveaux métiers dans les chantiers navals et en mer), ensuite par sa délocalisation à Gênes en 1815 (reconversion dans de nouveaux métiers en ville). De même, le parcours de mes ancêtres niçois qui ont servi dans la marine de Savoie et qui ont été appelés sous le drapeau vert-blanc-rouge pour deux « guerres d’indépendance italienne » en 1848 et en 1859 (voire pour la guerre de Crimée) m’a fait comprendre bien des choses sur l’histoire de l’Europe et de la Méditerranée. À vrai dire, la rédaction d’Espars est allée très vite : je n’ai fait que remanier des matériaux que j’avais accumulés depuis plus de dix ans – sous prétexte de recherches généalogiques – et autour desquels j’avais vaguement développé des récits de fiction qui n’avaient jamais abouti. Il manquait un déclic, une étincelle.
   À propos de grandes épopées, je dois avouer que le Kalevala – l’épopée nationale finnoise – m’a certainement influencé, par exemple sur des figures de style comme les parallélismes ou les allitérations. Mais c’est aussi que toute épopée, toute poésie traditionnelle, repose sur des contraintes formelles plus ou moins strictes, plus ou moins intuitives, transmises de génération en génération. En l’occurrence il ne s’agit pas de poésie traditionnelle, bien sûr, mais l’influence s’en fait sentir, et je cherche à renouer avec une certaine tradition de poésie métrique.

VS. – Au-delà du trajet que suit la nef, qu’est-ce que cela raconte, Espars, sur la société des hommes ? N’y a-t-il donc rien, dans ton texte, sur la société moderne ?

SC. – Oui, le trajet est anecdotique : Nice-Cagliari, en gros c’est le navire postal, la navette entre les deux principaux ports du royaume, entre le continent et la colonie d’outre-mer (puisque les ducs de Savoie avaient succédé aux Espagnols sur le trône de Sardaigne en 1720). D’ailleurs, dans le texte, le voyage proprement dit est très vague, abstrait et contradictoire. Je crois qu’il s’agit surtout d’un voyage intérieur, avec un narrateur fluctuant, tantôt un jeune mousse, tantôt son père qui rapporte des souvenirs, tantôt un regard objectif. C’est l’occasion d’effectuer un voyage intérieur, et de revenir au point de départ, mais pas tout à fait, puisqu’à l’arrivée on n’est plus tout à fait le même… C’est un voyage dans le temps, dans l’espace et dans la psyché. C’est aussi un texte des années de pandémie, de confinement, d’où les références au Voyage autour de ma chambre de Xavier de Maistre (également sujet de ce Royaume de Sardaigne au temps de la dynastie de Savoie). Mais ce n’est en aucun cas « un journal de confinement » ou une forme d’écriture thérapeutique. D’entrée de jeu, j’avais la volonté de partager quelque chose. Ou deux choses : d’une part, des données historiques méconnues mais d’un intérêt européen (j’ai déjà parlé de ces matériaux accumulés depuis plus de dix ans) ; d’autre part, une expérience poétique et ludique. Et le jeu – le jeu partagé, mutuel, collectif – est un élément essentiel d’Espars. C’est un peu un « livre dont vous êtes le héros », qu’on peut aborder de différentes manières, en y cherchant ou non des clés cachées, des sens multiples, des jeux phonétiques, des allusions, en le scandant comme on le sent, en se laissant porter par le rythme des vers. Et je me réjouis que les illustrations d’Elza accompagnent tout cela : la documentation scientifique, le jeu, le rêve, la spiritualité.
   Pour moi, tout le passé résonne en permanence avec nos sociétés contemporaines. Je me demande toujours comment on peut vivre le présent sans avoir la connaissance du passé. Oui, je connais la réponse : c’est comme ça qu’on vit depuis des millions d’années, et c’est comme ça qu’on répète les mêmes erreurs au fil des générations – comme des variations sur un thème, pour filer la métaphore musicale qui parcourt le texte. Mais j’ai toujours la naïveté de croire qu’on pourrait aborder le présent et l’avenir plus sereinement si on avait un peu plus de recul, plus de connaissances du contexte et des antécédents.

VS. – Dans Espars, tu associes ta passion mathématique à celle de la poésie. Peux-tu nous expliquer comment tu as fonctionné pour écrire ? Pourquoi passer par les mathématiques et que t’apporte l’usage de ce « mètre » que tu dénommes « irrationnel » ?

SC. – D’abord, j’ai toujours apprécié les mathématiques comme une discipline artistique. Les mathématiques se consacrent à décrire des choses abstraites, qui sont belles parce qu’elles sont absolues et qu’elles n’existent pas dans le monde réel. Ce sont des modèles théoriques, idéaux.
   Le déclic qui me manquait pour faire aboutir mes récits de fiction inspirés par les recherches généalogiques, il m’est venu avec cette idée de « mètre irrationnel ». Je parlais tout à l’heure de la tradition de poésie métrique. Par exemple, j’adore traduire de la poésie métrique. C’est un peu comme une grille de sudoku : on a tous les éléments sous la main, et il faut trouver une façon de les agencer qui réponde à toutes les contraintes à la fois. La contrainte : voilà le mot-clé. La contrainte est une source d’inspiration et un gage de créativité. Pour se plier à des contraintes de forme, on va dénicher des mots auxquels on n’aurait pas pensé autrement, ils vont soulever de nouvelles associations d’idées, faire évoluer le texte dans une direction imprévue, buter sur d’autres contraintes, etc. C’est d’ailleurs le principe de l’Oulipo, qui renouait avec la contrainte à une époque où la mode était plutôt à son abolition.
   Je ne sais plus comment m’est venue l’idée de ce mètre variable dont la longueur est imprévisible à la lecture mais totalement prédéterminée. Une telle séquence est caractéristique des nombres irrationnels, qui font rêver les mathématiciens et les artistes par leur nature à la fois absolue et insaisissable. J’aurais pu prendre le fameux nombre d’Archimède, π, mais j’ai opté pour celui d’Euler, pour plusieurs raisons. D’une part, je crois que c’était un franc clin d’œil à Perec : la contrainte globale d’Espars ne repose pas sur la lettre e mais sur le nombre e. D’autre part, ce nombre est la base du logarithme naturel. Au XVIIIe siècle, justement, l’application du calcul logarithmique aux nombres imaginaires a mis en évidence leur relation avec les fonctions trigonométriques – autrement dit, pour simplifier, entre les nombres e, i et π. Le mathématicien François Daviet de Foncenex (1734-1798) fait partie des quelques savants européens qui ont travaillé sur ces questions à une époque où la théorie des nombres imaginaires et l’abondance de ses applications pratiques étaient à peine en train de germer ; il sert de modèle au commandant, car il était effectivement capitaine de frégate et gouverneur de Villefranche dans ces années-là. Depuis, les applications pratiques de ces théories mathématiques semblent inépuisables. Tous les phénomènes ondulatoires, donc à peu près toutes les branches de la physique (mécanique, électronique, optique, atomique, quantique, etc.), sont aujourd’hui indissociables de ces méthodes de calcul. Qui dit ondulatoire dit vagues d’amplitude et de longueur variable, ce qui rejoint la thématique fondamentale d’Espars, celle de la mer. Voilà autant de raisons qui m’ont convaincu de développer mon poème autour du nombre e, qui permet, avec l’aide de la trigonométrie, de mettre en relation le réel et l’imaginaire.
   Par la même occasion, comme je n’avais pas écrit de créations personnelles depuis longtemps, j’ai éprouvé le besoin de faire tout ce que je n’ai pas le droit de faire d’habitude (i.e. en tant que traducteur) : répétitions, notes de bas de page, phrases en langues étrangères sans traduction, caractères archaïques ou bizarres, syntaxe tordue, mot compliqués ou inventés… C’est donc une sorte d’exercice de style, oui, un jeu, un peu dans l’esprit de l’Oulipo.

VS. – Tu te définis comme niçois francophone et traducteur de langues finno-ougriennes. Comment en arrive-t-on à être niçois francophone traducteur du finnois ou des langues komies, d’une part et, d’une manière générale, comment peut-on être Persan par les temps qui courent ? (la problématique ici étant « comment ce pédigrée impacte-t-il ton écriture et te pousse-t-il en tant qu’auteur vers la poésie » ?)

SC. – Dans le monde des lettres, à Nice, il y a des auteurs francophones et nissardophones (d’expression occitane). Ce n’est pas nouveau : Dabray (1754-1831) écrivait en niçois, italien et français ; Rancher (1785-1843) en niçois ; Sassernò (1810-1860) en français ; Garibaldi parlait toutes ces langues et bien d’autres… Aujourd’hui, par exemple, Sauvaigo ou Carabatta écrivent en niçois. Je précise donc « francophone » – comme Sassernò, qui se disait elle-même « poète italien d’expression française » –, parce que ça ne va pas de soi. En général, aujourd’hui, les auteurs francophones ont quitté Nice pour aller chercher la gloire à Paris. Pour ma part, je souhaite rester à Nice pour parler de l’histoire et de la culture niçoises, fût-ce en français, et les faire rayonner dans le monde francophone, ou en collaborant avec les collègues nissardophones : c’était le cas il y a quelques années lorsque je me suis associé à Miquèl de Carabatta pour traduire un roman de Sofi Oksanen directement du finnois en niçois (la version française Quand les colombes disparurent est sortie plus tard), ou plus récemment avec l’équipe éditoriale du journal Lo Peolh Revengut. C’était le sens de ma démarche lorsque j’ai sollicité le Théâtre Niçois de Francis Gag pour aller jouer une petite comédie de Tchekhov en langue niçoise à Syktyvkar, capitale de la République de Komi, en 2009, avec traduction simultanée en russe par oreillette ; après quoi le Théâtre national de Komi est venu jouer un spectacle musical à Nice, en langue komie, en 2014, avec sur-titrage en français.
   Là encore, je suis un grand naïf qui a la faiblesse de croire que toutes les langues ont la même dignité, que tous les peuples sont égaux. Je ne cherche pas à mettre en avant les uns par rapport aux autres, ni soutenir les fameux dominants vis-à-vis des dominés, ni revendiquer la suprématie revancharde de ceux-ci sur ceux-là, juste dialoguer avec tout le monde, d’égal à égal.

VS. – Et la nature dans tout ça ? On te voit aller jusqu’à faire des listes de coquillages. C’est le mot qui est poétique ou la liste ?

SC. – Les listes en question sont d’Antoine Risso (1777-1845) et de Jean-Baptiste Verany (1800-1865), deux grands naturalistes niçois qui ont catalogué la faune et la flore des environs. J’ai remanié leurs textes pour les adapter à mon « mètre irrationnel », comme je l’ai fait avec les citations de Dabray, Sassernò et les autres.
   À Nice, la mer occupe grosso modo la moitié du champ de vision, et les montagnes à peu près l’autre moitié. Je n’y avais jamais vraiment prêté attention avant d’en partir pour faire des études ailleurs. Même si l’urbanisme est très dense, la nature est partout autour, on ne peut pas l’ignorer. Et une nature sauvage : les Alpes à 3 000 m d’altitude d’un côté, avec tous les écosystèmes du climat subtropical à la toundra, et la mer pélagique de l’autre côté, avec plus de 2 000 m de fond. 5 000 m de dénivelé sur 75 km de distance : c’est un environnement naturel unique en Europe.
   Le mot et la liste jouent tous deux évidemment leur rôle respectif. La liste, l’énumération ou l’exposé géologique rappellent qu’un catalogue de coquillages et crustacés peut être poétique, au même titre que le déroulement de la crise de salinité messinienne (pp. 145-152) – ou que la rencontre fortuite d’un parapluie et d’une machine à coudre sur une table de dissection, comme dirait l’autre. Le mot, quant à lui, est une séquence de phonèmes. Dans Espars, le silence est un phonème à part entière. Statistiquement, un vers sur dix est vide (représenté par un soupir), et de brefs silences séparent les vers entre eux le temps que le regard se rende au début de la ligne suivante : la syllabe silencieuse remplit la même fonction que les autres. En outre, les phonèmes sont souvent soumis à d’autres contraintes : lipogrammes, consonnes sourdes ou sonores, acrostiches, etc. Sans aller jusqu’au lettrisme, je crois que les combinaisons de phonèmes qu’on rencontre dans les mots savants, inusités, inconnus, produisent une forme de musique qui peut être évocatrice. D’ailleurs, tout le monde aime bien écouter des chansons en langue étrangère dont on ne comprend pas les paroles, non ?

VS. – Quelle est la place du mélange ou de la mise en présence de langues différentes dans ton écriture ? Est-ce à cet endroit qu’on retrouve le traducteur derrière le poète ?

SC. – Niçois, italien et français sont depuis longtemps des langues communes à Nice ; piémontais, génois, provençal (et autres idiomes occitans) aussi, sans oublier le latin et un peu de grec à l’église. Les commerçants locaux ont toujours réussi à se débrouiller avec les Turcs et autres marchands du bassin méditerranéen, mais aussi avec les Russes, les Anglais et les Allemands… Donc avant le traducteur et le poète, c’est déjà l’historien qui contemple la réalité du paysage linguistique niçois au XVIIIe siècle : le monolinguisme est une invention très récente. Nos ancêtres n’auraient jamais imaginé cela, et la plupart des peuples du monde n’ont heureusement aucune idée de cette aberration.
   Pour revenir sur la question du « traducteur » : j’ai le sentiment de devoir « traduire » dès lors que j’écris. Quand je traduis un roman finlandais ou un poème anglais, je ne transpose pas le texte d’une langue à une autre, je cherche à comprendre les idées, sentiments et sensations qui sont derrière le texte – sans oublier la musique ! –, et c’est cet ensemble « supra-linguistique » que je cherche à exprimer en français. Quand j’écris mes propres textes, c’est la même chose : je cherche à exprimer en français quelque chose qui est autrement insaisissable. Je crois que l’écriture est toujours la traduction d’une chose en quête de forme.

VS. – Comme si toutes ces transversalités ne suffisaient pas, je comprends que tu as pensé créer un spectacle musical à partir de ce texte, car tu lis la musique aussi. Le moins qu’on puisse dire est que tu ne cesses de chercher à créer des liens entre des choses ou des éléments ou des phénomènes dont on nous serine en permanence qu’ils appartiennent à des disciplines séparées entre lesquelles il ne convient pas de faire le lien. Savoir faire le lien est-il une condition nécessaire pour réussir à créer ?

SC. – À vrai dire, je ne sais pas ce qu’on nous serine. Pour ma part, je dirais que « faire le lien », c’est la condition nécessaire pour vivre ! Il faut que les neurones « fassent le lien » pour que l’organisme fonctionne, et il en va de même à l’échelle macrocosmique.
   La musique me paraît indissociable de la poésie, de la danse, des mathématiques, du langage en général, de toutes les branches de la physique ondulatoire… En fait la musique est peut-être la discipline qui englobe tout. À moins que ce soit la danse. Bref, je n’ai pas le sentiment de créer des liens, c’est un peu l’inverse : je suis incapable de dissocier toutes ces notions qui forment un tout. Je me suis consacré à l’écriture et à la traduction parce que c’est là que j’ai manifesté des compétences (et du plaisir) depuis tout petit… mais cela n’a pas de sens sans la musique et la danse (pour lesquels je suis bien moins compétent).
   En ce qui concerne les « musiques d’Espars », nous avons (avec la pianiste Amédée Briggen) sélectionné après coup des œuvres qui dialoguent avec le texte, sur le fond ou sur la forme. J’ai tout de suite pensé à Stockhausen, Sisask, Scelsi et Chostakovitch… Amédée a déniché des pièces de Cage et de Kurtág, dont elle tire une diversité dramatique inédite et un humour inouï. Nous sommes vite tombés d’accord sur Glass et Feldman, indispensables camarades de voyage pour notre traversée sur le fameux rythme des vagues, à la fois répétitif et imprévisible, tantôt dramatique, tantôt contemplatif… et quelques autres compositeurs matheux ou rêveurs.

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Publié le Dimanche 9 Juillet 2023, 17:06.


— Charles Marius Palmero (1886-1971) : un architecte niçois —
   


  




Sur les hauteurs de Carabacel...


La Ramure (1923), villa commandée par Jeanne Harding (1862-1933), ancienne chanteuse de l'Opéra-Comique [ci-dessus dans un magazine de mode et dessinée par Toulouse-Lautrec dans les années 1890] ; et l'Hôtel du Petit Palais (1924), juste en face.


En 1928, Palmero construit sa propre maison à côté de celle de Jeanne Harding et du Petit Palais. Sa fille Maguy-Rose a 12 ans : la villa s'appellera Maguy-Rose.


En 1934, la fille aînée Marguerite épouse Marcel Pourchier, fils d’aubergistes né à Beuil, commandant de chasseurs alpins. Le couple s'installe dans la villa familiale. Résistant, le gendre sera déporté et exécuté en 1944.




En 1931, Jeanne Harding fait bâtir une nouvelle maison à côté des trois précédentes : Le Mirage (arch. Gaillard). Ce sera sa dernière résidence.

« Martin & Palmero »



En 1923-1924, à l'époque du Palais Concordia, le cabinet d'architecture Martin & Palmero apparaît dans l'annuaire, au 38 rue Pastorelli. Victor Martin, architecte, habite au 68 rue de France (Maison Castelli, au coin de la rue Saint-Philippe) ; Charles Palmero, commis, au 13 avenue Auber (Maison Dalmas, place Mozart).


Chantiers de surélévation (1925) : la Villa Starzyński sur la Prom (ajout de 3 étages) et l'Ambassador dans la rue du Congrès.

Palmero architecte

Le premier grand accomplissement de Palmero en solo est l'Hôtel Martinez, à Cannes, sur la Croisette (1927-1929).



La Florida (1933), boulevard Raimbaldi.







Le neveu Francis Palmero deviendra député-maire de Menton et président du conseil général [ci-dessus à gauche, à Saint-Roch en 1962 avec le président de la République de Haute-Volta].




Sépulture de la famille Charles Palmero au cimetière du Château.
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Publié le Lundi 22 Mai 2023, 18:42.


— De la campagne à la ville : l’urbanisation du quartier il y a 100 ans —

La campagne niçoise à l’époque sarde

  
                                                                                                                                            Carte d'état-major des années 1850.

La "Buffa" est la légère élévation entre les vallons Saint-Barthélemy (sous Berlioz/Rivoli) et Saint-Michel (sous la future avenue Jean-Médecin).

Des puits et des réservoirs permettent de vivre et d'arroser les terres. On y trouve de nombreux orangers, des vignes, quelques serres, mais surtout de simples prés et des terres inutilisées.

Le plan d’alignement sarde ne prend en compte que le sud du boulevard :


Les campagnes de la Buffa à l'époque sarde, par Paul-Émile Barberi.

Urbanisation à l’époque française

L’ouverture de la gare en 1864 déclenche l’urbanisation des campagnes environnantes.
  
Tracé de la rue Verdi et de l’avenue Auber (en vert) selon le plan d’alignement français.                                                                                                                  

Le sud de notre carrefour, côté "boulevard de la Buffa" (futur Victor-Hugo), est bâti dès la fin du XIXe siècle sur des terres de la famille Arnulf : 
  • Les Palmiers (44 Victor-Hugo), un hôtel non aligné car antérieur au tracé du boulevard.
  • 40 Victor-Hugo (1880).
  
  • La Villa De Constantin (propriété Sardou) voit le jour à cette époque mais sera démolie dès 1930 [ci-contre].
  • 3 Auber en 1882.


 
Une plaque y commémore le séjour de Joseph Kessel en 1908-1914 : né en Argentine en 1898 de parents juifs de l’Empire russe (à l’occasion d’une mutation professionnelle du père diplômé entre-temps à Montpellier), il suit ceux-ci du côté de la famille maternelle à Orenbourg en 1905-08 (le père était originaire de Lituanie) puis à Nice, à cette adresse, jusqu’à la Grande Guerre ; il étudie donc au Lycée de Nice, futur "Masséna".


  • 1882 : 35 Rossini (+ Auber et Saint-Saëns).
  • 1884 : 7-9 Verdi (angle sud-ouest du carrefour).
  • 1900 : 6-8 Auber + 5 Verdi (angle sud-est du carrefour).
  

La future place Mozart reste dégagée. Les habitants du quartier s’y réfugient lors du tremblement de terre de 1887 [photo ci-dessous]. Le Tennis Club s’y installe en 1890, puis le Grand Hôtel Continental en 1902 (à l’est de la place, 2 av. Durante). Il sera remplacé vers 1963 par les résidences Mozart et Rossini (arch. Richard Laugier et son fils Michel).

  

  
Un quartier en formation entre Gambetta et l'avenue de la Gare.

Au sud des courts de tennis, notre futur pâté de maisons commence à prendre forme : 
  • Palais Mozart en 1907, avec son clocheton d’angle caractéristique.
  • 11 Baquis en 1906 : arch. Aaron Messiah. L’avenue Baquis est le prolongement de la rue du Congrès, qui mène à la Croix de Marbre, à l’emplacement du couvent où résida le pape Paul III lors du Congrès de 1538 entre Charles V et François Ier.
  
  • Tennis Palace en 1910 (31 Rossini).
  • C’est aussi de cette époque que date le 33 Rossini, rendu célèbre par Michèle Laroque.
  
Devant le 33 Rossini, jardin aménagé par l’architecte Nicolas Anselmi à la place des courts de tennis.                                            

Entre-deux-guerres

La création du Palais Concordia en 1923 (arch. Martin & Palmero) s’inscrit dans un nouveau boom immobilier qui transforme le quartier dans les années 1920 :
  • Palais Flora en 1924 (12 Auber),
  • Palais de la Régence en 1925 (2-2b Verdi + 9 Baquis),
  • Palais Saint-Saëns en 1925 (9 Auber, entrée sur le passage),
  • ainsi que les 3-5-7 Baquis (+ portes de service 1-3 Verdi), dont l’architecte est le jeune Richard Laugier, dans un style déjà plus nettement art déco.





  












Cahier des charges et règlement de copropriété établis suivant acte reçu par Me Rochon, notaire à Nice, le 23 février 1923 :


     

Façade du Palais de la Régence sur l'avenue Baquis.

  


En 1930, la démolition de la petite maison Sardou cède la place au Colisée, art déco, "avec réfrigérateurs en cuisine et incinération des poubelles dans un four Seco", par les architectes Hovnanian & Arsenian, auteurs du Palais du Centre au 6 rue Lamartine (1927), du Palais Magenta (1929) et bientôt du Gloria Mansions. L’ensemble art déco 36-38 Victor-Hugo date de la même année (arch. Richard Laugier).

En 1932, la ville inaugure un vaste Palais des Fêtes à l’angle Hugo/Baquis. Il sera démoli à la fin des années 1950 au profit du nouveau palais des expos (1964, arch. Laugier père et fils). Au palais de la rue Baquis se substitueront deux immeubles : L’Olympe (1960, côté boulevard) et Le Parnasse (1978, côté Baquis et Rossini).

     
Le Colisée [en bas à droite sur la publicité ci-dessus], le 36-38 Victor-Hugo et le Palais des Fêtes.

Aujourd’hui

  
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Publié le Samedi 20 Mai 2023, 15:51.


— Diplomatie et occultisme sur les collines niçoises —
Maurycy Prozor est né le 28 janvier 1849 à Poporcie (Paparčiai en lituanien), dans la province de Wilno (Vilnius), au sein de l'Empire de Russie. Le village est indiqué en rouge sur la carte ci-contre, entre Kaunas en vert et Vilnius en bleu.
 
Il est le fils du comte Edward Prozor et de Maria née Zaleska, comtesse de Lubicz, tous deux issus de la noblesse polonaise de Lituanie.

Éduqué en France, en langue française, Maurice va devenir diplomate (au service de l'Empire de Russie) et écrivain.

  

En Europe

En 1881-1884, il est secrétaire d'ambassade à Stockholm (royaumes unis de Suède et Norvège). Il y assiste à une représentation de la pièce d'Ibsen Les revenants. Il y fait aussi la connaissance de la comtesse Marthe-Elsa Bonde, qu'il épouse en 1885. Marthe-Elsa est née le 22 février 1855 sous le nom de Märta Margaretha Bonde af Björnö, au château de Vibyholm, en Södermanland :

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/ad/Vibyholms_slott_1993a.jpg

Le couple aura trois enfants :
  • Greta (Marguerite) *03.01.1886 (1 rue Lincoln, Paris 8e),
  • Elsa (Élisabeth Marthe Rita Désirée) *23.05.1887 (Lisbonne)
  • et Maurice Édouard D., de santé fragile [ci-contre avec son père].
Au gré des mutations du père, ils vont passer leur enfance en France, en Suisse, à Saint-Pétersbourg et au Brésil...

En 1885-1886, Prozor est en France, où il s'efforce de faire connaître l’œuvre d'Ibsen.

     

En 1887, il est secrétaire d'ambassade à Berne et traduit Les Revenants avec l'aide de sa femme :
  • Henrik Ibsen, Les revenants & La maison de poupée, Savine, 1889.

C'est en 1890 qu'il rencontre Henrik Ibsen [ci-contre] à Munich. Sa femme et lui continuent de traduire ses pièces :
  • Henrik Ibsen, Le canard sauvage & Rosmersholm, Savine, 1891.
  • Henrik Ibsen, Hedda Gabler, Savine, 1891.

De 1892 à 1896, Prozor travaille directement auprès du ministre des Affaires étrangères, à Saint-Pétersbourg : il est chargé de missions spéciales (1892-1895) puis conseiller subalterne (1896-1897).
De 1896 à 1897, il est consul général de Russie à Vienne, Genève et Lausanne.
  • La bohème diplomatique, roman, Perrin, 1892. ("M. le comte Prozor, qui, par de consciencieuses traductions, les premières faites en notre langue, contribua fort à propager parmi nous les œuvres d'Ibsen, nous donne aujourd'hui un roman où sont dessinées de manière assez vive et assez amusante quelques silhouettes de ces importants nomades, bohèmes aristocrates, qu'on nomme diplomates, et où nous aimons à lire, attribué à l'un d'eux, un tel aveu: « Est-ce que les ambassadeurs savent seulement ce qui se négocie par-dessus leurs têtes ?... À moins qu'ils ne l'apprennent par un journal... Rouage inutile, mon bon ami, rouage inutile… »" André-Ferdinand Herold, Mercure de France)
  • Bjørnstjerne Bjørnson, Le gant, drame en 3 actes, 1892.
  • Henrik Ibsen, Solness le constructeur, Savine, 1893.
  • Henrik Ibsen, Brand, drame philosophique, Paris, 1894.
  • Herman Bang, Tine, roman, Savine, 1894.
  • Henrik Ibsen, Le petit Eyolf, Savine, 1895.
  • Henrik Ibsen, Jean-Gabriel Borkman, Perrin, 1897.
  • Gunnar Heiberg, Le balcon, trois actes, Mercure de France, 1897.
  • Henrik Ibsen, Peer Gynt, Mercure de France, 1897.
  • Bjørnstjerne Bjørnson, Paul Lange, drame en 3 actes, 1898.
  • Henrik Ibsen, Quand nous nous réveillerons d'entre les morts, Perrin, 1900.
  • Bjørnstjerne Bjørnson, Au-dessus des forces humaines, Revue Blanche, 1901.
  • Nietzsche en Russie, 1901.
  • Dmitry de Mérejkowsky, Tolstoï et Dostoïevsky, Perrin, 1903.

De novembre 1903 à juin 1904, Prozor est ministre-résident à Weimar, auprès de la princesse Pauline de Saxe-Weimar-Eisenach. Il y côtoie Elisabeth Förster-Nietzsche, qui y a installé les archives de son frère en 1896, et il s'intéresse aux rapports entre Ibsen et Nietzsche.

  • Henrik Ibsen, Un ennemi du peuple, Perrin, 1905.
  • Henrik Ibsen, La dame de la mer, Perrin, 1908.

En Amérique

Les années 1905 à 1909 voient le comte Prozor représenter l'Empire de Russie en Amérique du Sud : à Rio de Janeiro (capitale de la République du Brésil, proclamée en 1889) et à Buenos Aires (République argentine). Il se lie d'amitié avec l'écrivain et diplomate brésilien Joaquim Nabuco, et préface la version française du roman Chanaan de José Pereira da Graça Aranha (Plon, 1910).
   Par la même occasion, il établit des relations diplomatiques inédites entre la Russie et le Paraguay (Asunción) : en 1909, il présente ses lettres de créance au président Emiliano González Navero.
   De même, en janvier 1909, il établit des relations diplomatiques directes avec le Chili.

         

À Nice

Pendant ce temps, en 1907, les Prozor ont fait l'acquisition d'une villa à Nice.
   À partir de 1908, on trouve le comte diplomate et la comtesse dans l'annuaire, chemin des Pins, Maison Rose (3e canton, quartier de Cimiez).
   C'est une des petites résidences situées sur la gauche en montant, entre les avenues Neuscheller et Flora, juste au-dessus de la Villa Speranza. En effet, aujourd'hui encore, une maison rose saute aux yeux au 31, chemin des Pins. (Il s'agit sans doute d'une nouvelle parcelle cadastrale issue de la division des vignobles de Désiré Pollonais : section H II, parcelles 321-322.)

Villa Negre, Villa Speranza et Maison Rose.

Adepte de la théosophie depuis le début du siècle, la comtesse fonde à Nice une loge fortement influencée par le bouddhisme : la Loge Agnis. Drapée d'un magnifique sari, elle reçoit en la Maison Rose quelques-uns des théosophes les plus excentriques de l’époque.

L'aînée Greta devient comédienne (à Nice puis à Paris et en tournée européenne). Elle joue naturellement dans les pièces d'Ibsen traduites par son père, notamment Hedda Gabler en 1911 (mise en scène de Lugné-Poe, Théâtre de L'Œuvre). Le 10 juin 1913, à Paris 6e, elle épouse Walter Halvorsen, marchand de tableaux norvégien. Par son intermédiaire, elle rencontre Matisse, qui peint son portrait en 1916. Le couple divorce peu après.

  
Greta dans La maison de poupée (dessin de Paul-Charles Delaroche) ; portrait par Matisse.
 
Sous l'influence de sa mère, Elsa [ci-contre avec son père] fréquente d'abord les branches théosophiques de Marseille et de Nice. En 1909, elle fait la connaissance de Rudolf Steiner (1861-1925), qui l'incite à se distancier du mouvement théosophique de sa mère et à se tourner vers l'anthroposophie.
 
Entre-temps, à son retour en Europe, Maurice est encore ministre-résident à Hambourg en 1910.



Après la révolution de 1917, l'Empire de Russie n'existe plus. La terre ancestrale des Prozor (et des Lubicz) devient un nouvel état indépendant : la République de Lituanie. Le diplomate est âgé de 68 ans.


En 1919, Elsa épouse Jules-Constant Auzimour. Né en 1893 en Algérie, fils de riches colons français, il était étudiant en médecine à Oran lorsqu'il a été mobilisé en 1914 et affecté à l'hôpital militaire de Nice.

C'est sans doute la comtesse qui publie en 1921 un livre intitulé La vie et la souffrance selon la théosophie (Rhéa, Paris), sous le nom "M.-E. Prozor" (l'ouvrage est parfois attribué à son fils Maurice Édouard, mais la dédicace "à la présidente de la branche théosophique 'Agni' (de Nice)" laisse penser que c'est plutôt elle).

Dans l'Empire russe, qui était un état multinational, Prozor était de nationalité polonaise. Maintenant citoyen de la République lituanienne, il a gardé cette habitude : lors du recensement à Nice, à la question "Nationalité ?", il répond : "Polonais".

Maurice est un ami d'Oscar Vladislas de Lubicz-Milosz (Oskar Władysław Miłosz, comte de Lubicz : cousin du côté de sa mère, comtesse de Lubicz). En 1922, les deux hommes et Greta visitent ensemble leur pays d'origine et s'intéressent à l'identité nationale lituanienne. Dans les années 1920, Maurice sera encore ambassadeur, cette fois pour représenter la République de Lituanie à Rome.

En 1922, Greta rencontre le peintre Augustin Currat sur le tournage du film La croix du Cervin (elle joue le rôle de Pétronilla et Augustin celui de Jean-Joseph Ginetta). Ils se marient le 15 janvier 1924 (Paris 7e).

Vers 1923, Elsa publie La contemplation créatrice (Paris, avec préface d’Édouard Schuré). Elle traduira de l'allemand deux ouvrages de Rudolf Steiner : Théosophie, étude sur la connaissance suprasensible et la destinée humaine (1923) et Un chemin vers la connaissance de soi (1925).

Au cours des années 1920, avec le voyage (initiatique ?) en Lituanie et la création des institutions de la jeune république, Prozor est amené à se redéfinir. À Nice, lors du recensement de 1926, il se déclare maintenant "Lituanien". Comme son cousin Milosz, il s'approprie peu à peu une identité nationale qui lui avait toujours été étrangère : celle de ce qui avait été jusque-là la "majorité silencieuse" de son pays, dont il découvre alors le riche patrimoine culturel et dont il accompagne l'essor au sein de la communauté internationale.

Le petit dernier, Maurice Édouard, meurt dès le 20 juin 1926 à Genève. Il est enterré à Hauteville-Lompnes (Ain). La famille et la presse le présentent comme "un écrivain d'un talent très personnel", mais on ne connaît aujourd'hui aucune publication de ce mystérieux écrivain (l'a-t-on confondu avec sa mère "M. E. Prozor" ?).

Maurice meurt en sa Maison Rose le 10 mai 1928 (funérailles le 12 en l'église Notre-Dame de l'Assomption de Cimiez, en grande pompe, en présence des filles et de leurs maris, et inhumation au cimetière municipal de Caucade, dans une concession d'une durée de 15 ans).

En 1929, parution posthume d'un article de Prozor intitulé "Dmitry Mérejkovsky et l'intelligentsia russe au déclin de l'empire" (revue Mercure de France).
Enfin, en 1930, parution posthume de ses poèmes Paroles sans romances (éd. Sagesse, Paris), préfacés par le cousin O. V. de L. Milosz.

En 1931, la veuve occupe la Maison Rose avec deux domestiques et une cuisinière. Elle y meurt le 13 mars. Ses obsèques sont célébrées en l'église luthérienne, en présence des deux filles et de leurs maris, en toute simplicité. Elle est inhumée avec son mari à Caucade. La concession sera reprise dans les années 1950.

Elsa meurt dès le 18 juillet 1935. Remarié, son veuf mourra pendant la guerre, en mars 1941 (Paris 16e).

Greta est alors la seule survivante de la famille Prozor. Établie à Genève, elle met en scène La ligne brisée du poète Ami Chantre (Théâtre de la Comédie, Genève, 1933) et Le sein de la famille de Félix Vallotton (Les Tréteaux d’Arlequin, La Chaux-de-Fonds, 1944), et enseigne l'art dramatique au Conservatoire de 1939 à 1965. On lui doit également la traduction du roman norvégien Le Salut du Gaard de Trygve Gulbranssen en 1952. Elle meurt à Genève le 14 février 1978.

  
Greta dans les années 1930, et avec Nora Sylvère dans La Terre est ronde en 1943.



Sources :
Archives départementales des Alpes-Maritimes
Bibliothèque nationale de France
Wikipedia
Irene Diet, Jules et Alice Sauerwein et l’anthroposophie en France, traduit de l'allemand par Pierre Diet, Steen, 1999.


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Publié le Dimanche 14 Mai 2023, 12:33.


— Prix Méditerranée poésie 2023 —
Le Centre Méditerranéen de Littérature a décerné le Prix Méditerranée poésie 2023 à Espars, paru fin mars aux éditions du Ver à Soie avec des illustrations originales d'Elza Lacotte.


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Publié le Lundi 24 Avril 2023, 22:04.


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