2021 : un épisode de la série H24 (Arte) écrit par Sofi Oksanen.
2021 : parution de l'article "Luiza Potolycina et son mari – L’œuvre komie d’Aleksandr Rekemčuk" dans la revue Études finno-ougriennes.
07/2021 : création d'Innocence, opéra de Kaija Saariaho sur un livret original de Sofi Oksanen, au festival d'Aix-en-Provence.
Printemps 2021 : parution d'une anthologie de poésie komie, en collaboration avec Yves Avril, aux éd. Paradigme.
04/2021 : représentations de Vincent River de Philip Ridley à Bertrix (Luxembourg belge).
04/2021 : deux nouveautés de Sofi Oksanen (Le parc à chiens @ Stock et Une jupe trop courte @ Points Poésie).
01/2021 : réédition de Sœurs de cœur, de Salla Simukka, au Livre de Poche.
01/2021 : parution du roman O, de Miki Liukkonen, au Castor Astral.
01/2021 : parution d'Espars à Nice.
01/2021 : parution du roman Sans toucher terre, d'Antti Rönkä, aux éd. Rivages.
12/2020 :"Jeff d'en Bellet", chronique sur Thomas Jefferson @ Cultura Viva.
11/2020 :Démocratie au temps du choléra : Herzen et Garibaldi à Nice autour de 1848, conférence-concert avec Nadia Metlov & Hélène Grabowska-Metlov à la bibliothèque Louis-Nucéra, Niceen ligne.
11/2020 :lecture de poèmes de Caj Westerberg dans le cadre de l'expo Sammallahti.
10/2020 : présentation de l'Anthologie de la poésie komie à Syktyvkar ("Journée des peuples finno-ougriens", Bibliothèque nationale de Komi).
09/2020-01/2021 : exposition de poèmes de Caj Westerberg à Nice (musée Charles Negre, expo Miniatures de Pentti Sammallahti).
08/2020 : Congressus XIII Internationalis Fenno-Ugristarum, Universität Wien. (reporté)
07/2020 : création d'Innocence, opéra de Kaija Saariaho sur un livret original de Sofi Oksanen, au festival d'Aix-en-Provence. (reporté)
05/2020 : collaboration à la revue Books à propos de l'actualité littéraire finlandaise.
03/2020 :1er prix ex-æquo au concours de traduction poétique organisé par l’Inalco et l’Ambassade d’Estonie.
03/2020 : représentations de Purge, de Sofi Oksanen, à Angoulême.
02/2020 : parution du roman Le papillon de nuit, de Katja Kettu, chez Actes Sud.
11/2019 : réédition de Ils ne savent pas ce qu'ils font, de Jussi Valtonen, au Livre de Poche.
11/2019 : Conférence sur les langues autochtones de l’Europe, Institut finlandais & Inalco, Paris.
10/2019 : parution de "Ni scandinaves, ni slaves : des voix originales d'Europe du Nord", préface à Ma muse n’est pas à vendre, poèmes d'Ivan Kouratov choisis et traduits par Yves Avril, éd. Paradigme.
08/2019 : présentations de Lever de rideau sur le pays komi dans le cadre du 15e Congrès des littératures finno-ougriennes, Kolozsvár, Roumanie.
05/2019 : parution d'Une soirée de toute cruauté, de Karo Hämäläinen, chez Actes Sud (coll. Actes noirs).
03/2019 : présentations de Lever de rideau sur le pays komi à Genève.
01/2019 : parution de Sœurs de cœur, de Salla Simukka, chez Hachette.
12/2018 : présentations de Lever de rideau sur le pays komi à Paris.
11/2018 : lecture publique de la pièce Purge de Sofi Oksanen à Cognac.
11/2018 : présentations de Lever de rideau sur le pays komi à Nice, à Moscou et en République de Komi (Syktyvkar et région de Körtkerös).
08/2018 : parution de Lever de rideau sur le pays komi, L'Harmattan & Adéfo, coll. "Bibliothèque finno-ougrienne".
05/2018 : réédition de Norma, de Sofi Oksanen, au Livre de Poche.
05/2018 : parution d'un article de Sofi Oksanen au Nouveau Magazine Littéraire, mai 2018.
03-04/2018 : représentations de Vincent River de Philip Ridley au Théâtre Ouvert Luxembourg.
01/2018 :Cent ans de musique et de poésie entre Nice et Finlande, concert-lecture autour d’Armas Launis et d’Uuno Kailas, Nice, bibliothèque Louis-Nucéra.
11/2017 : "L’imaginaire national finlandais à l’épreuve du centenaire - Un regard du XXIe siècle sur la poésie patriotique d’Uuno Kailas", dans le cadre du colloque Révolutions russes ; images et imaginaire en Russie et en France, Nice.
11/2017 : lecture d'extraits de la pièce Purge de Sofi Oksanen au Théâtre de l'Atalante (Paris) dans le cadre des rencontres Traduire - Transmettre.
10/2017-01/2018 : reprise des Cornes d'Alexeï Popov au Théâtre de l'Impasse (+ en tournée le 07/10 à Saint-André, le 27/10 à Falicon, les 13-14/01 à Vence).
09/2017 : réédition de Norma de Sofi Oksanen en grands caractères (éd. Voir de Près).
08/2017 : parution de l'article "Une comédie komie – Adaptations et mises en scène niçoises d'un théâtre minoritaire de Russie", dans la revue bretonne Klask, n° 11.
08/2017 : "Are Finns ashamed of their independence? - A 21st century look at Uuno Kailas’ patriotic poetry", dans le cadre du 14e Congrès des littératures finno-ougriennes, Tartu, Musée national d'Estonie.
08/2017 : "Garibaldi und Nizza – ein Epos zwischen Frankreich und Italien", dans le cadre du 4e colloque de la Garibaldi Gesellschaft, Kirchberg, Sachsen.
06/2017 : représentations des Cornes d'Alexeï Popov à Châteauneuf-Villevieille.
04/2017 : représentations des Cornes d'Alexeï Popov (Nice, Théâtre de l'Impasse).
03/2017 : parution de Norma, de Sofi Oksanen, chez Stock.
01/2017 : parution de Ils ne savent pas ce qu'ils font, de Jussi Valtonen, chez Fayard.
12/2016 : "Une comédie komie – Adaptations et mises en scène niçoises d'un théâtre minoritaire de Russie", dans le cadre d'une journée d'étude à l'université Rennes 2.
08/2016 : parution du Récif, de Seita Vuorela-Parkkola, chez Actes Sud Junior.
08/2016 : expo sur le pays komi dans les livres étrangers, Bibliothèque nationale de la République de Komi, Syktyvkar.
06/2016 : réédition des Chants des forêts de Nikolai Abramov à la Bibliothèque nationale de la République de Carélie.
01/2016 : présentation de Uuno Kailas de Heinola à Nice au Centre de Documentation Provençale (Bollène).
11/2015 : parution de Noir comme l'ébène, de Salla Simukka, chez Hachette et au Livre de Poche.
10/2015 :Uuno Kailas de Heinola à Nice – Cent ans de musique et de poésie entre Nice et Finlande, concert-lecture à Helsinki.
10/2015 :Sofi Oksanen à Nice, rencontre avec Sofi Oksanen et Miquèu de Carabatta à Helsinki autour de Quora despareissèron lu colombs.
09/2015 : première de la pièce d'Alexeï Popov Les cornes par la compagnie La Chance du Débutant (au Théâtre National Komi, Syktyvkar).
09/2015 : réédition de Baby Jane, de Sofi Oksanen, au Livre de Poche.
09-12/2015 : résidence de traduction à l'HCAS (Helsinki).
05/2015 : parution de Blanc comme la neige, de Salla Simukka, chez Hachette et au Livre de Poche.
03/2015 : parution du poème de Nina Obrezkova "Un jour tu rentreras chez toi", à Syktyvkar (brochure réunissant des traductions du même texte dans 14 langues différentes).
03/2015 :Destination Russie (Châtenay-Malabry), festival consacré à la République de Komi, à l'initiative de l'association MIR Franco-Russe.
02/2015 : présentation des Colombs à Aix-en-Provence.
01/2015 : parution de l'article "La parenté finno-ougrienne dans la littérature komie : héritage commun ou influences récentes ?" dans la revue Études finno-ougriennes.
12/2014 : 1é mercat leterari de Calèna (Nice)
11/2014 : parution de Rouge comme le sang, de Salla Simukka, chez Hachette et au Livre de Poche.
09/2014-01/2015 : exposition de travaux généalogiques et historiques à Nice (musée Masséna, expo La marqueterie niçoise).
05/2014 : parution de Baby Jane, de Sofi Oksanen, chez Stock.
04/2014 : réédition de Quand les colombes disparurent, de Sofi Oksanen, au Livre de Poche.
03/2014 : parution de La Sage-femme, de Katja Kettu, chez Actes Sud.
Poème oulipien sur l’âge d’or de la marine de Savoie dans le comté de Nice, Espars est une "épopée de caps et d’épées". Fluctuant et imprévisible, mais sans rien d’aléatoire, son mètre obéit à des lois mathématiques issues de la nature, tel le rythme des vagues. La réalisation de ce projet n’aurait pas été possible avant les performances atteintes par les ordinateurs depuis les années 1960.
Le récit ci-après s’est accompli lors des grands voyages de mon père il me l’a dit il me l’a raconté c’est vrai c’est réel n’est ni rêve ni mensonge car mon père il a longtemps servi comme matelot dans la marine et le soir à Villefranche il disait il racontait ceci là.
392 p., 13×19 cm, reliure demi-toile, à paraître en janvier 2021.
25 € (tous les exemplaires sont signés par l'auteur).
Quelques exemplaires numérotés (sur 20) sont disponibles au prix de 50 €. Frais de port en sus. Paiement PayPal ou virement bancaire.
Antti Rönkä Sans toucher terre Rivages 260 pages 20 € le 6 janvier
Après une scolarité marquée par le harcèlement et une enfance de solitude, Aaro quitte son village pour l’université de Jyväskylä avec l’espoir fervent de se réinventer. Mais peut-on s’affranchir des souffrances passées en changeant simplement de décor ? Aaro va vite se rendre compte qu’on s’emmène partout avec soi, et que l’adolescence est un fantôme tenace.
Sans toucher terre est la chronique d’une tentative d’envol, l’itinéraire d’un alien ordinaire raconté de l’intérieur, à travers la brûlure du regard des autres comme dans le miroir implacable qu’il se tend à lui-même.
Avec une grande délicatesse et un sens de l’autodérision proche de l’instinct de survie, Antti Rönkä affronte les mille nuances de la difficulté d’être au monde, et brosse le très attachant portrait d’un jeune homme sur la ligne de départ.
Sébastien Cagnoli Espars Nissa Concordia 392 pages 25 € janvier
Poème oulipien sur l’âge d’or de la marine de Savoie dans le comté de Nice, Espars est une épopée de caps et d’épées. Fluctuant et imprévisible, mais sans rien d’aléatoire, son mètre obéit à des lois mathématiques issues de la nature, tel le rythme des vagues. La réalisation de ce projet n’aurait pas été possible avant les performances atteintes par les ordinateurs depuis les années 1960.
Miki Liukkonen O Le Castor Astral 961 pages 28 € le 21 janvier
Un projet littéraire hors norme
Une vaste épopée poétique
Salla Simukka Sœurs de cœur Livre de Poche 192 pages 5,90 € le 27 janvier (déjà paru en 2019 chez Hachette)
"Une écriture toute douce. Tout dans ce livre est poétique, de la façon de penser de l’héroïne au monde dans lequel nous amène l’auteure en passant par les noms des créatures. Lire cette histoire, c’est un peu comme manger une barbe à papa, c’est doux, sucré et léger." (Lisly's World)
— Démocratie au temps du choléra : Herzen et Garibaldi à Nice autour de 1848 —
Initialement programmée à la bibliothèque
Louis-Nucéra (Nice) à l'initiative des associations Maison de la Russie et Perspective Internationale, la conférence-concert du 20 novembre 2020 en
hommage à Alexandre Herzen (1812-1870) est maintenue malgré le reconfinement,
mais sous une forme compatible avec les restrictions de déplacement
: elle sera visible en ligne à partir de 14h30, public et intervenants restant chez eux.
Au programme :
Une évocation de la vie et l'œuvre de celui qui est considéré comme le premier démocrate russe, par Hélène Metlov ;
Démocratie au temps du choléra : Herzen et Garibaldi à Nice autour de 1848, par Sébastien Cagnoli.
Le tout sera parsemé d'illustrations musicales, interprétées
notamment par Nadia Metlov (soprano) et Hélène Grabowska-Metlov
(chant au piano).
0:00:06 : présentation de la rencontre par Hélène Metlov
0:03:21 : Une évocation de la vie et l’œuvre de celui qui est considéré comme le premier démocrate russe (par Hélène Metlov)
0:33:01 : Démocratie au temps du choléra - Herzen et Garibaldi à Nice autour de 1848 (par Sébastien Cagnoli)
Intermèdes musicaux : Alexandre Dargomyjski (0:9:42), Boris Cheremetiev (0:21:30), Alexandre Borodine (0:27:26) et Pierre Perny (0:48:18 et 1:20:47) ;
ainsi que des morceaux de Glinka, Verdi et Gabetti.
Créés dans les années 2000 par Pentti Sammallahti, les portfolios intitulés Les Oiseaux et Chambres sont des objets originaux qui font résonner des photos thématiques avec des vers composés pour l'occasion par le poète finlandais Caj Westerberg.
En particulier, quelques poèmes des Oiseaux sont exposés en vis-à-vis des images correspondantes, dont plusieurs figurent également, dans un format différent, au sein de l'exposition.
Nice, Musée de la photographe Charles Negre (1 place Pierre-Gautier). Du 18 septembre 2020 au 24 janvier 2021.
Je suis né où reluit l’étoile boréale,
Où l’aurore polaire épand tous ses sept tons,
Tandis que, par poignées, du ciel d’hiver dévale
Le plus cher des trésors : les argentins flocons.
Je suis né où rugissent les bois infinis,
Où se pavanent pins, épicéas, mélèzes,
Où les rudes gelées font que l’été s’abrège,
Antre du renard bleu et du renne endurci.
Je suis né où les eaux de la taïga sont pures,
L’air se voile au printemps de fleurs de cerisiers,
Mais en hiver le sol gèle jusqu’aux rochers.
Or à quoi bon se plaindre de cette froidure ?
Je suis né, passe et passerai ma vie future
Où sous la lune brille un blanc manteau nacré.
Ma tundsin kahte suurt kivi. Ma olin nendega lähedaselt tuttav.
Ma kõnelesin nendega ühtepuhku. Me vahetasime mõtteid vihmausside eluviisi üle ja mätta-aluste ja sambla-aluste asjade üle ja pähklite valmimise üle.
Nad elasid sarapikus. Otse sarapiku südames. Kõik pähklid olid neile jumala selged urvast tuumani, surmast sünnini, läbi ja lõhki.
Ma usun, et ka neil enestel olid tuumad ja koor.
Mõnikord kukkusid pähklid neile kaela. See tegi neile nalja. Siis ma nägin neid naermas muginal ja endamisi. Niiviisi naeravad ainult kivid.
J’AI CONNU DEUX GROS CAILLOUX
J’ai connu deux gros cailloux. Nous étions très proches, eux et moi.
Je m’entretenais souvent avec eux. Nous échangions des idées sur la vie des vers de terre sur les dessous plutôt herbus ou fort moussus et sur la maturation des noisettes.
Ils vivaient dans une noiseraie. Au cœur même du bosquet. Les noisettes n’avaient aucun secret pour eux du chaton au noyau, de la mort à la naissance, de bout en bout.
Eux aussi, je crois qu’ils avaient un noyau et une coquille.
Parfois les noisettes leur tombaient dessus. Ils trouvaient cela très drôle. Alors je les voyais glousser et rire intérieurement. C’est le rire typique des cailloux.
Cette traduction a reçu le 1er prix ex-æquo au concours de traduction poétique organisé par la section d’études estoniennes de l’Inalco et l’Ambassade d’Estonie en France (14 mars 2020).
Auteur, poétesse et traductrice estonienne renommée, Ellen Niit a écrit plus de 40 livres de prose et de poésie pour enfants. Ses œuvres ont été appréciées par plusieurs générations de lecteurs estoniens et sont traduites en 18 langues.
Le cimetière russe de Nice (1867), perché entre celui de Caucade et la batterie de 1891 à laquelle il a donné son nom, témoigne de nombreux destins hors du commun, reflet de l'époque où les aristocrates de l'Empire de Russie fréquentaient le littoral des Alpes maritimes.
Évidemment, ces sujets de l'Empire n'étaient pas forcément russes, et certaines sépultures ne sont pas très "orthodoxes", comme celles d'un certain Mannerheim et de sa veuve, reproduites ci-contre.
La famille des barons de Mannerheim — dont le plus illustre est le maréchal qui a joué un rôle décisif dans l'indépendance de la Finlande et dans les conflits de la Deuxième Guerre mondiale — remonte à des marchands hanséatiques dont la présence est attestée à Hambourg au début du XVIIe siècle. De Hambourg, on passe bientôt à la mer Baltique, où les Mannerheim obtiennent le titre de "barons". Au XVIIIe siècle, le baron Carl Erik von Mannerheim épouse une certaine Vendla Sofia von Willebrand, issue d'une autre région du Royaume de Suède, de l'autre côté du golfe de Botnie : la vaste province de Finlande. La famille s'ancre en Finlande-Propre, dans les environs d'Åbo (Turku), chef-lieu de la région et métropole maritime. Mais en 1809, dans le cadre des guerres napoléoniennes, le tsar Alexandre s'empare de la Finlande et en fait un grand-duché rattaché au trône impérial. Les Mannerheim deviennent alors des barons de l'Empire de Russie.
L'arbre ci-dessous [cliquer dessus pour l'agrandir] présente le baron Johan Fridolf von Mannerheim, mort et enterré à Nice, en relation avec le maréchal (Carl Gustaf Emil) et avec leur ancêtre hambourgeois.
En juin 1809, au manoir familial, Johan Fridolf voit le jour en pleine guerre russo-suédoise. En septembre, la paix de Fredrikshamn (Hamina) entérinera le changement de souveraineté et la création du Grand-Duché de Finlande.
C'est en 1879 qu'on le trouve à Nice, en compagnie de son épouse la comtesse Paulina née Rozwadowska, originaire de Varsovie (qui, à sa naissance en 1803, était le chef-lieu de la province prussienne de Prusse-Méridionale). Le baron achète alors la Villa Paula (au prix de 50 000 francs), située sur la route de Villefranche (future avenue Lympia puis boulevard Carnot), à un propriétaire domicilié à Saint-Pétersbourg, Jean Antonoff, qui l'avait lui-même achetée en 1875 à une veuve Eugénie Gautier (16 242 francs). Cela donne au passage une bonne idée de la flambée des prix de l'immobilier sur le flanc du mont Boron en cette époque spéculative.
La Villa Paula est une partie de l'ancienne Villa Astraudo, propriété Astraudo-Gautier, qui s'étendait sur les parcelles cadastrales 155-181 et 188. Plus précisément, la villa des Mannerheim et le périmètre approximatif de son jardin sont indiqués en bleu ci-dessus.
Sur ce plan du quartier Lympia en 1878, la villa est encore indiquée comme étant la propriété d'Antonoff (en bleu). Au passage, on remarque aussi que le chantier d'agrandissement du port n'est pas encore réalisé : en particulier, les deux maisons d'enfance de Garibaldi (en rouge) ne sont pas encore démolies.
Le baron meurt en sa villa le 24 février 1880. Il est inhumé au cimetière russe.
L'impressionnant caveau arbore le blason des barons de Mannerheim (curieusement surmonté d'une couronne comtale),
et la date de décès est indiquée dans le seul calendrier julien.
Légataire universelle, la veuve devient propriétaire de la villa. Elle y est recensée, seule, en 1881. Du fait de l'intense urbanisation du quartier, l'adresse est désormais 11 avenue Lympia. Elle y meurt le 26 février 1885, vraisemblablement
sans famille.
Elle est inhumé à côté du caveau de son mari, au cimetière russe. La
date inscrite est celle de l'acte de décès : 15/27 février, dans le
double calendrier.
Avis de décès du baron et de la baronne dans Le Phare du Littoral.
La Villa Paula passe en la possession de ses héritiers, la comtesse Pazezemka-Bozanodowska (demeurant à Varsovie, Royaume de Pologne, Russie) et le comte Alexandre Bozanodowski (commandant de la 6e division de cavalerie demeurant à Bołoczyce, district de Słuck, gouvernement de Minsk, Russie). En 1886, ils la revendent (40 000 francs) à un M. Lippmanowitz, propriétaire domicilié à Moscou, qui la cèdera pour 50 000 francs à une Mme Bianchi en 1888. Toutes ces informations figurent sur l'acte de vente suivant (1896), qui décrit le bien comme "une maison d’habitation sans sous-sol, avec un
rez-de-chaussée et un étage, avec jardin d’agrément attenant d’une
contenance d’environ 15 ares, 57 centiares, confrontant dans son
ensemble du midi, du nord et du couchant l’avenue Lympia et la propriété
de M. le Vicomte de Bourbon Busset". Devenue "Villa Mourka", la maison se trouve aujourd'hui au 2 bis avenue du Capitaine-Scott.
Le blason des barons de Mannerheim, à la Ritarihuone de Helsinki et au cimetière russe de Nice.
L'ancienne Villa Paula, aujourd'hui Villa Mourka (photo Michel Graniou, 2018).
Pour conclure, quittons l'avenue Lympia et revenons au cimetière russe. Tout près de ces deux sépultures adjacentes, on inhumera plus tard une certaine Ekaterina Mikhaïlovna Dolgoroukova. Née en 1847 en Ukraine, cette princesse Katia fut d'abord la maîtresse du tsar Alexandre II dès 1866 (peu après la mort à Nice du tsarévitch Nicolas). Deux mois à peine après le décès de l'impératrice Maria Alexandrovna en 1880, le tsar a épousé sa maîtresse Katia. Mais il est mort peu après, assassiné en mars 1881. Persona non grata en Russie, l'impératrice morganatique et veuve passe alors la fin de sa vie à Nice (pendant les règnes des descendants de son mari, Alexandre III et Nicolas Ier, puis la révolution et la création des républiques soviétiques). Elle mourra le 15 février 1922 en sa "Villa George", au 10 boulevard Dubouchage.
Sources :
Archives départementales des Alpes-Maritimes.
Olga MELNICHENKO, "La Belle Époque à Nice pour les industriels français de Moscou (de la fin du XIXe siècle au début du XXe siècle)", Recherches régionales - Alpes-Maritimes et contrées limitrophes, 2018, no 215, pp. 45-65.